L'AIDE HUMANITAIRE FRANÇAISE AUX VICTIMES DE TSUNAMI EN INDONÉSIE : UN DISPOSITIF GLOBALEMENT SATISFAISANT MALGRÉ LES DIFFICULTÉS DE COORDINATION 

Au cours de sa réunion du mercredi 16 février 2005, la commission des finances du Sénat, présidée par M. Jean Arthuis (UC-UDF, Mayenne), a entendu MM. Michel Charasse (PS, Puy-de-Dôme) et Adrien Gouteyron (UMP, Haute-Loire), respectivement rapporteurs spéciaux pour les crédits d'aide au développement et des affaires étrangères, rendre compte de la mission de contrôle de l'organisation de l'aide humanitaire française en Indonésie, dans la province d'Aceh, qu'ils ont effectuée du 28 janvier au 2 février.

Ils ont indiqué que les moyens budgétaires consacrés par la France à l'ensemble des pays touchés par le tsunami approchaient les 60 millions d'euros. 17,6 millions d'euros ont été débloqués dès le 31 décembre 2004 et attribués aux quatre principales agences des Nations Unies impliquées dans l'aide d'urgence. L'aide publique comporte, en outre, la quote-part de 17 % de la France dans l'aide de l'Union européenne, une proposition de prêt concessionnel de l'Agence française de développement, l'aide octroyée par les agences de l'eau, les incidences du traitement de la dette et les dons des collectivités territoriales. Les entreprises privées françaises se sont également fortement mobilisées.

Ils se sont félicités de l'efficacité et du professionnalisme dont avaient fait preuve les forces armées françaises présentes sur place dans le cadre de l'opération « Beryx ». Leur action a été déterminante au titre du transport de fret et de personnes, de la vaccination contre la rougeole et de la réhabilitation d'écoles. Cette action a été très appréciée des responsables locaux de l'ONU et des autorités locales, malgré un contexte politique et militaire particulier.

Ils ont souligné les carences et le caractère déterminant de la coordination sur place d'une multitude d'intervenants, ainsi que les moyens techniques et financiers inégaux dont disposaient les très nombreuses ONG. Ils ont estimé que ces dernières jouaient un rôle essentiel dans l'urgence immédiate, mais que leur maintien au titre des actions de reconstruction nécessitait des compétences spécifiques et serait vraisemblablement soumis à une certaine sélectivité des autorités locales. La mise en place d'une gestion comptable rigoureuse de l'aide constitue également un défi majeur, compte tenu de l'importance des montants engagés. Cette exigence est particulièrement prononcée pour l'ONU, en raison des manquements constatés en Irak.

Ils ont enfin souhaité que les entreprises françaises fassent preuve de réactivité sur certains chantiers stratégiques et ont considéré que la délégation interministérielle, opportunément mise en place le 18 janvier, devait faire preuve de pédagogie et promouvoir une aide publique pérenne, ciblée et compétitive afin de conforter la présence de la France.

Contact presse : Stéphanie Garnier : 01 42 34 25 12 ou 25 13 s.garnier@senat.fr