Métiers de l'architecture et du cadre de vie :
les architectes en péril

Après la publication du rapport d'information du sénateur Yves Dauge , la commission des affaires culturelles organise mercredi 2 février 2005 une table ronde sur la situation de ces professions et sur les nouveaux enjeux de la qualité urbaine et architecturale

La commission des affaires culturelles du Sénat a approuvé les conclusions de M. Yves Dauge et autorisé la publication du rapport d'information sur les métiers de l'architecture et du cadre de vie qu'elle l'avait chargé d'établir[1].

M. Yves Dauge trace le constat d'un secteur qui a été fragilisé par une crise de la commande, et qui, sous la pression de facteurs économiques et techniques, a éclaté en une grande variété de professions parfois mal connues. Au sein de cet ensemble, les architectes ont particulièrement souffert. Ils ont été confrontés à des évolutions défavorables qui ont entraîné une paupérisation de la profession et ont conduit beaucoup d'entre eux, et notamment les femmes et les plus jeunes, à renoncer à l'exercice de leur métier : ainsi, entre 1984 et 1997, le nombre des architectes de moins de 30 ans a chuté de 77 % !

Cette évolution est d'autant plus préoccupante que les professionnels de l'architecture et du cadre de vie -et en particulier les architectes, les urbanistes, les paysagistes- doivent aujourd'hui élargir leur champ d'intervention et prendre pleinement en compte les nouveaux enjeux stratégiques de la construction que constituent l'organisation des territoires, le renouvellement urbain, la haute qualité environnementale (HQE), et le respect des paysages.

Pour remédier à la situation actuelle et permettre à ces professions de relever les défis de l'avenir, M. Yves Dauge avance une trentaine de propositions, et notamment : la rédaction d'une « charte de la bonne commande » recommandant un ensemble de pratiques que les maîtres d'ouvrage publics et privés devraient s'engager à respecter ; une meilleure prise en compte de la qualité architecturale par les collectivités territoriales, invitées à confier plus systématiquement des missions de conseil aux architectes, aux urbanistes et aux paysagistes ; une réforme des modes de rémunération des architectes de façon à couvrir l'ensemble de leurs prestations ; une refonte du permis de construire, promouvant une approche plus qualitative ; une rénovation des formations ouvrant des passerelles entre les différents métiers et prévoyant une période de formation professionnelle encadrée; enfin une relance de la politique de la commande : celle de l'Etat et des organismes d'HLM qui doivent renouer avec l'ambition dont ils ont été autrefois les porteurs, celle des collectivités territoriales qui doivent faire preuve d'une exigence qualitative à la hauteur de leurs nouvelles responsabilités, sans oublier, bien sûr, celle des promoteurs privés et notamment des constructeurs de maisons individuelles.

La commission des affaires culturelles, qui a, par ailleurs, pris acte de la communication présentée en conseil des ministres, le 24 novembre 2004, par le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer, et par le ministre de la culture et de la communication sur « la qualité urbaine et architecturale », souhaite initier un débat public sur ces questions et organisera, au Sénat, le mercredi 2 février 2005 au matin, une table ronde ouverte au public.

Le rapport est en ligne : http://www.senat.fr/rap/r04-064/r04-064.html

Contact presse : Astrid Poissonnier   01 42 34 22 90   a.poissonnier@senat.fr



[1] « Métiers de l'architecture et du cadre de vie : les architectes en péril » n° 64(2004-2005), par Yves Dauge au nom de la commission des affaires culturelles.