Allocution de clôture du Ier Forum de coopération parlementaire
avec le Conseil de la Nation de la
République algérienne démocratique et populaire
par le Président du Sénat, M. Gérard Larcher

(le 19 septembre 2016, à 17 heures)
 



Monsieur le Président du Conseil de la Nation de la République algérienne démocratique et populaire,
Messieurs les Présidents de groupes parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Présidents de Commission,
Messieurs les Présidents des Groupes d’amitié Algérie – France et France – Algérie,
Messieurs les Questeurs,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, chers collègues,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Secrétaires généraux des deux Assemblées,
Mesdames et Messieurs,


Je suis heureux de vous retrouver, avec le Président du Conseil de la Nation, même si le temps de la clôture des travaux est déjà venu !

Les Sénateurs Jacques Gautier et Alain Néri, qui ont co-présidé les deux tables rondes pour la partie française, ont eu l’occasion de me l’indiquer : les échanges furent fructueux et denses, à l’image de la relation à la fois exigeante et féconde entre la France et l’Algérie.

Je souhaiterais, à l’issue de cette journée de travail, vous proposer une forme de feuille de route, qui serait notre guide pour les mois à venir.

Trois axes de travail pourraient être retenus.

Il me semble essentiel d’approfondir la coopération institutionnelle entre nos deux chambres. Le séminaire francophone des fonctionnaires des Parlements de la Méditerranée, que vous avez accueilli à Alger en octobre 2015, a permis de mettre en lumière des bonnes pratiques, tant sur les relations entre le pouvoir exécutif et les assemblées parlementaires, que sur le principe de leur autonomie administrative et financière.

Je vous propose d’aller plus loin dans l’échange, à titre bilatéral, et de demander aux secrétaires généraux des deux chambres, qui ont pu se rencontrer pendant cette journée, d’élaborer conjointement, sous notre égide, un programme de travail en matière de coopération institutionnelle et de fonctionnement de nos assemblées.

J’y vois aussi un moyen de renforcer le bicamérisme et son apport aux institutions de nos deux pays.

Le second axe de travail pourrait concerner l’approfondissement de nos consultations réciproques en matière de dialogue géopolitique et d’intérêts économiques.

La densité des échanges sur ces deux sujets nous a été rapportée. Si des divergences ont pu naître par le passé, il peut y en avoir sur certains dossiers, les points de convergence l’emportent désormais. Que ce soit sur la nécessité d’une solution politique en Libye, en soutenant le gouvernement d’union nationale ; sur l’aide à apporter à la Tunisie ; ou sur l’exigence d’avancer dans la mise en œuvre de l’accord de paix inter-malien.

De façon plus générale, nos convergences sont grandes sur les moyens de faire face au terrorisme : appel à des moyens sécuritaires certes, mais aussi de coopération et de développement. Toute solution exclusivement militaire est vouée à l’échec.

Dans le domaine économique, nous comprenons mieux, à l’issue du Forum, à la fois l’engagement de l’Algérie en matière de réformes indispensables, mais aussi la nécessité de préserver les équilibres sociaux, dans un environnement marqué par la baisse du prix des hydrocarbures.

Je souhaiterais rappeler le partenariat économique ambitieux que la France souhaite faire vivre avec l’Algérie, dans le respect des intérêts de chacun mais aussi dans une perspective durable, de long terme, qui favorise la diversification des appareils productifs.

En y incluant un supplément d’âme, qui est propre à la relation entre l’Algérie et la France.

Nos deux assemblées, par leurs attributions législatives, ont des responsabilités éminentes pour animer ce partenariat ambitieux que nous appelons de nos vœux.

Le troisième axe de travail concerne la Méditerranée. J’ai eu l’occasion de l’indiquer lors des déclarations à la presse que le Président Bensalah et moi-même avons effectuées à la mi-journée. Il nous faut retrouver une ambition partagée pour la Méditerranée. Non en créant des superstructures, qui englobent trop et manquent parfois de substance. Mais en construisant, à partir d’enceintes existantes, je pense au dialogue 5 + 5, et de façon progressive.

Car l’espace méditerranéen, qui avait perdu de sa centralité au XVIe siècle au profit de l’Atlantique, est redevenu le creuset d’enjeux communs que seule une approche régionale, réunissant des pays des rives Nord et Sud de la Méditerranée, permettra de surmonter.

Monsieur le Président du Conseil de la Nation,

Le Ier Forum de coopération de haut niveau s’est déroulé sous les meilleurs auspices et a, je crois, répondu aux attentes. Cela présage favorablement de l’avenir de notre relation, grâce à vous, Monsieur le Président et à vos collègues du Conseil de la Nation.

Je suis persuadé, qu’à l’issue d’une session de travail si riche et si prometteuse, nous n’attendrons pas seize ans pour nous revoir et réunir le second Forum de coopération, afin d’approfondir notre relation d’amitié !