DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DU SÉNAT À L’OCCASION DE L’INAUGURATION DU CENTRE D’ACCUEIL ET DE CRISE « GINETTE AMADO »
LE 24 JUIN 2016 À 9 H 30



Monsieur le Président de la Fédération Hospitalière de France, cher Frédéric,
Messieurs les Présidents du Conseil de surveillance et de la Commission médicale d’établissement du Centre Hospitalier Sainte-Anne,
Messieurs les Directeur et Chef de pôle du Centre Hospitalier Sainte-Anne,
Monsieur le Maire du 6ème arrondissement, cher Jean-Pierre,
Madame la Maire du 5ème arrondissement, chère Florence,
Messieurs les Secrétaires généraux,
Mesdames, messieurs,
Chers amis,

Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour l’inauguration du Centre d’Accueil et de Crise « Ginette Amado ».

Je tiens à remercier chaleureusement le Président du Conseil de surveillance, mais tout particulièrement Jean Luc Chassaniol, Directeur du Centre hospitalier Sainte-Anne, que je connais depuis de longues années, de m’avoir associé à cette cérémonie.

Je salue son engagement et sa ténacité, depuis de nombreuses années au service de ses patients, des familles et des élus (en remerciement pour votre aide lors de cas difficiles), sans oublier sa détermination à défendre les intérêts de l’hôpital public et notamment de la psychiatrie.

L’inauguration de ce jour est un nouvel exemple de modernisation et d’adaptation hospitalières au cœur de Paris, à proximité des parisiens, un accès simple et facile pour les patients et les familles, trop souvent en désarroi et désemparés.

Ce Centre d’Accueil et de Crise, petite structure de soins psychiatriques de proximité, est présent au sein de nos locaux de la rue Garancière depuis plus de 35 ans, puisqu’il a ouvert ses portes fin 1980. Il prend aujourd’hui le nom de sa fondatrice, le Dr. Ginette Amado, disparue en 2015.

Nous nous trouvons ici en quelque sorte dans les murs du Sénat, puisque le Centre d’Accueil et de Crise occupe des locaux faisant partie d’un ensemble immobilier dont le Sénat et la Ville de Paris sont copropriétaires en vertu d’une convention d’indivision datée de février 1977, même si ces locaux constituent aux termes de cette convention des espaces privatifs de la Ville de Paris.

Au sein du Centre hospitalier Sainte-Anne, le Centre d’Accueil et de Crise de la rue Garancière constitue une structure hospitalière originale ouverte 24 h sur 24, permettant d’accueillir, de soigner, d’orienter, voire d’héberger, pour une durée brève, des patients ne nécessitant pas une hospitalisation immédiate ou longue, mais se présentant en urgence ou manifestant un état de crise.

Disposant de 6 lits et de 12 places d’accueil à temps partiel et s’appuyant sur une équipe soignante pluridisciplinaire, il accueille des patients du secteur des 6ème et 5ème arrondissements en soins psychiatriques libres, mais aussi des patients adressés sous contrainte, qui font l’objet d’une période d’observation pouvant aller jusqu’à 72 heures afin d’évaluer la pertinence de l’indication d’hospitalisation.

L’existence d’un tel centre trouve son fondement juridique dans un arrêté du 14 mars 1986 relatif aux équipements et services de lutte contre les maladies mentales, qui définit les centres de crise comme « des centres d’accueil permanent disposant de quelques lits permettant des prises en charge intensives et de courte durée pour répondre aux situations d’urgence et de détresse aigues ».

Elle s’inscrit dans le cadre plus général de la mise en place de structures d’accueil offrant une alternative à l’hospitalisation et permettant un suivi des patients en ville, au plus près de chez eux, dont le Sénat a souhaité le développement à l’occasion de ses différents travaux sur la santé mentale, et notamment d’un rapport d’information de 2012 du Sénateur de Vaucluse, M. Alain Milon, aujourd’hui Président de notre commission des Affaires Sociales, sur la prise en charge psychiatrique des personnes atteintes de troubles mentaux.

Fer de lance de la psychiatrie de secteur, les centres d’accueil et de crise facilitent l’accès aux soins psychiatriques. Ils reposent sur la proximité de l’écoute des patients et de leur famille, et sur la disponibilité des soignants. Ils jouent un rôle préventif décisif et permettent de diminuer le nombre de patients hospitalisés sous contrainte.

Je souhaite en cet instant rendre hommage au Dr. Ginette Amado, pionnière de la psychiatrie de secteur dont elle est devenue une figure en créant des structures extrahospitalières ouvertes, en rupture avec les pratiques asilaires historiques.

(Fondatrice de l’association « Accueils », elle fut la première à créer un centre d’accueil, en 1978, à Coeuilly, au sein de son service de Champigny-sur-Marne, avant de mettre en place une structure analogue rue Garancière lorsqu’elle occupa les fonctions de Chef du service de santé mentale du 6ème arrondissement au sein du Centre hospitalier Sainte-Anne, de 1980 à 1990.)

Le Dr. Amado cherchait à promouvoir une approche moderne de l’organisation de l’accueil en psychiatrie que le Sénat, à travers ses travaux législatifs et de contrôle, a toujours encouragée.

Je me réjouis que le Sénat puisse abriter dans « ses » murs une telle structure et forme le vœu que le Centre d’Accueil et de Crise « Ginette Amado » poursuive et développe les actions engagées par sa fondatrice au service d’une « approche humaine de la folie », selon les termes de l’hommage que lui a rendu l’un de ses collaborateurs au moment de sa disparition.

Mes derniers mots seront pour saluer le dévouement et le courage des personnes qui travaillent dans ce centre. Je crois qu’ils méritent tous notre considération et pourquoi ne pas le dire, toute notre admiration.

Je souhaite bonne chance à ce Centre et à l’équipe médicale.

Je vous remercie.