Intervention de Monsieur Jean-Pierre Caffet, Vice-Président du Sénat
Prix 2016 du Meilleur jeune économiste
23 mai 2016



Monsieur le Président du Cercle des économistes, cher Jean-Hervé Lorenzi,
Monsieur le directeur du Journal Le Monde, cher Jérôme Fenoglio,
Monsieur le Président du jury du prix du Meilleur jeune économiste, cher André Cartapanis,
Monsieur le Professeur Etienne Klein, qui aura tout à l’heure la lourde tâche de remettre le trophée 2016 du Meilleur jeune économiste,
Mes chers collègues Sénateurs,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir au Sénat, dans ces salons de Boffrand, pour cette nouvelle édition du prix du Meilleur jeune économiste, organisée en partenariat avec le Cercle des économistes et le Journal Le Monde, que je salue.

Le Président du Sénat n’a pu être présent aujourd’hui car il est à Luxembourg où se tient en ce moment la Conférence des Présidents des Parlements de l’Union européenne.

Ouvrir cette cérémonie n’est pas anodin pour moi : avant d’être sénateur, j’ai été économiste et travaillé à l’INSEE. Je mesure donc l’importance de cette journée pour le lauréat et les nominés, dont les travaux sont mis à l’honneur.

Je tiens aussi à rendre hommage aux 45 candidats qui se sont présentés cette année pour succéder à Pascaline Dupas, lauréate du prix l’an dernier.

J’observe que si la majorité des candidats travaille en France, neuf d’entre eux exercent à l’étranger, ce qui est la preuve du rayonnement de notre recherche économique.

C’était le cas de la lauréate l’an passé et c’est à nouveau le cas cette année, puisque le lauréat, dont le nom a filtré cet après-midi, enseigne aujourd’hui à la London School of Economics and Political Science.

D’ici quelques minutes, Etienne Klein, physicien, directeur de recherche au CEA et professeur à l’École centrale-Paris, remettra les prix 2016 à Camille Landais ainsi qu’aux trois nominés : Nicolas Coeurdacier, Marc Ferracci et Grégory Ponthière.

Etienne Klein se trouve en terrain connu au Sénat, dans cette institution de la République qui vote les lois et contrôle l’action du gouvernement, puisqu’il est membre du conseil scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Cette instance particulière, conjointe entre l’Assemblée nationale et le Sénat, tisse un lien entre la communauté scientifique et les parlementaires, absolument nécessaire pour éclairer certaines décisions publiques.

Ce besoin d’échanges entre les parlementaires et le monde académique, nous le ressentons également en matière économique. C’est aussi l’un des intérêts de la cérémonie qui nous rassemble ce soir.

Vous accueillir au Sénat est en effet un acte important de reconnaissance de la vitalité de la recherche économique française. Mais c’est également une invitation à poursuivre le dialogue avec nous, les parlementaires.

De nombreux textes de loi examinés par le Parlement ont une dimension économique. C’est évidemment le cas des projets de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale, ou de la « loi Travail » que le Sénat va examiner à la mi-juin. Ce sera également le cas, d’ici la fin de cette année, du projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, ou encore du projet de loi relatif à l’égalité et à la citoyenneté, qui traite notamment de questions relatives au logement.

Ces textes ne peuvent pas être abordés sans prendre en compte les apports de la réflexion économique. Ce qui ne signifie pas que les parlementaires doivent se contenter de transposer telle ou telle idée ou théorie économique : nous devons en effet prendre en compte, au niveau politique, un certain nombre d’éléments et de réactions de notre société.

Ainsi, cette remise de prix n’est pas la cérémonie de lancement de la révolution fiscale sur laquelle Camille Landais a travaillé. Elle n’augure pas non plus d’une reprise inconditionnelle dans la loi des travaux menés par Nicolas Coeurdacier sur la macroéconomie financière internationale, par Marc Ferracci sur le marché du travail et la formation professionnelle ou par Grégory Ponthière sur l’économie du bien-être et les enjeux du vieillissement.

Mais je souhaite que cette cérémonie ne soit pas pour vous un passage sans lendemain au Sénat. Je crois en effet sincèrement que, pour construire de bonnes décisions publiques, les échanges d’analyses et les confrontations sur l’impact des mesures qui nous sont soumises sont indispensables.

J’espère donc que le Sénat deviendra un lieu familier et que les échanges entre nos jeunes économistes de talent et les Sénateurs seront plus fréquents.

Je vous remercie.