Discours de Monsieur le Président du Sénat
Journée des entreprises au Sénat
Jeudi 31 mars 2016



Madame la Présidente de la délégation aux entreprises, chère Elisabeth Lamure,
Mes chers collègues Sénateurs,
Monsieur le Directeur général du groupe AFNOR, cher Olivier Peyrat,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprise et représentants des entreprises,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir en cette fin d’après-midi dans ces salons de la Présidence du Sénat, pour clore cette journée des entreprises en remettant des diplômes reconnaissant la qualité managériale et la performance de 17 entreprises.

Je tiens à remercier Elisabeth Lamure, la présidente de notre délégation aux entreprises, d’avoir organisé cette journée, qui permet de poursuivre les échanges que vous avez pu avoir avec les sénateurs lorsqu’ils sont venus sur vos territoires.

En vous accueillant ce soir, je veux vous redire l’importance que les sénateurs accordent aux entreprises et à leur développement. Je veux à cet égard saluer l’action qu’Elisabeth Lamure a menée avec ses collègues depuis seize mois pour relayer au Sénat les préoccupations des entrepreneurs, leurs attentes et, parfois, leur impatience.

Je peux aussi porter témoignage que c’est l’approche de nos commissions.

Nous avons entendu de nombreux chefs d’entreprise exprimer leur impatience de voir le carcan normatif se desserrer afin de pouvoir travailler de manière libre et responsable ! Elisabeth Lamure l’exprimait cet après-midi.

Vous nous avez interpellés au travers d’une phrase très simple, mais très forte : « faites-nous confiance ! ». 

Par ces propos, c’est la manière même dont est conçue l’action publique que vous, chefs d’entreprise, avez amené la délégation à interroger.

En effet, la confiance n’est pas un slogan ! Elle ne se décrète pas mais elle se construit. Et je suis convaincu qu’elle doit être la matrice de notre action publique en faveur des entreprises, car elle est la clé de la croissance. Sans confiance, nous ne parviendrons pas à atteindre le niveau de croissance auquel nous pouvons prétendre !

Au fond, vous partagez cette revendication avec les élus locaux, avec les maires, qui nous demandent eux-aussi de leur faire confiance, de simplifier et de stabiliser les règles et leurs compétences, afin qu’eux-mêmes puissent investir.

C’est donc tout à fait naturellement que le Sénat a engagé des travaux d’écoute des acteurs et de simplification des normes applicables tant aux entreprises qu’aux collectivités territoriales, qui vont se poursuivre dans les prochains mois.

Ce ne sont pas deux univers qui s’opposent, bien au contraire. Une étude récente commandée par la délégation aux entreprises a d’ailleurs analysé les pratiques des collectivités territoriales pour accueillir et soutenir le développement des entreprises de taille intermédiaire.

Là encore, bien plus que le montant des aides financières qui peuvent être accordées, c’est un besoin de simplification et de personnalisation qui ressort de cette étude.

Donc un besoin d’une plus grande confiance et d’une relation plus qualitative, plus réactive, pour permettre une meilleure compétitivité globale de notre économie.

Renforcer la compétitivité de notre économie, c’est un axe majeur des travaux du Sénat, texte après texte. L’an dernier, la compétitivité a ainsi été au cœur de nos préoccupations lorsque nous avons examiné le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte. Puis nous nous sommes mobilisés lors de l’examen projet de loi dit « Macron ».

Nous avons également préparé de nombreuses propositions de loi, dont l’une spécialement consacrée à la compétitivité de l’agriculture et de la filière agroalimentaire, qui traversent aujourd’hui de profondes difficultés dans les secteurs de l’élevage.

Dans les prochains semaines, nous retrouverons cet enjeu lors de l’examen du projet de loi « travail ». L’avant-projet de loi contenait des propositions intéressantes. Le projet définitif a été très largement allégé de sa substance utile. Mais notre responsabilité, au Sénat, sera d’essayer de lui redonner un peu de perspectives en dépassant les postures.

Le temps presse car, mois après mois, nous n’assistons pas à l’inversion tant promise de la courbe du chômage, mais bel et bien à sa croissance.

Pendant que nous ne réformons pas, les autres pays de l’Union européenne, eux, avancent. Et ils obtiennent des résultats. Les exemples allemands et italiens sont là.

Il y a donc urgence à agir et j’espère que l’examen de ce projet de loi permettra un dialogue constructif entre le Sénat et le gouvernement. De notre côté, nous y sommes prêts !

Mais l’amélioration de la compétitivité de l’économie passe aussi par l’organisation propre des entreprises et par un mode de gestion des ressources humaines adapté.

C’est d’ailleurs cet objectif qui avait conduit à la création, il y a 28 ans, de la Fondation européenne pour le management par la qualité. Elle a permis le développement du modèle EFQM qui va nous conduire, dans quelques instants, à distinguer certains chefs d’entreprise.

Une étude conduite par la banque d’investissement Oddo a mis en évidence le lien entre qualité du management et performance boursière. De nombreux articles ont également été publiés pour alimenter les réflexions sur le management par la qualité et la performance.

Mais rien ne vaut les exemples concrets, en fonction des expériences et des profils des entreprises. C’est donc très volontiers que j’accueille la remise des diplômes EFQM dans ces salons de Boffrand, aux côtés d’Elisabeth Lamure.

Ce modèle d’évaluation permet à la fois de se comparer à d’autres entreprises et de prendre en compte les spécificités propres à chacune. Il a le mérite de souligner la place centrale des collaborateurs et du management dans la réussite de l’entreprise.

Il nous rappelle ainsi que l’entreprise est d’abord une aventure humaine, avec ses forces et ses faiblesses : elle peut produire d’excellents résultats si le chef d’entreprise suit un cap clair qu’il sait partager à ses équipes et à ses clients.

Assurément, ces fondamentaux peuvent aussi servir la conduite de l’action publique !

Je suis donc certain que les exemples et les échanges que nous aurons ce soir nous seront très profitables, à vous les chefs d’entreprise, mais aussi à nous les responsables publics.

Ensemble, visons l’excellence pour la France !

Je vous remercie.