Visite de M. le Président du Sénat à Gustave Roussy
Lundi 14 septembre 2015
Intervention du Président Larcher

Monsieur le Directeur général,
Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Professeurs,
Docteurs,
Mesdames, Messieurs,

Le projet de loi sur la santé qui va être discuté au Sénat à partir d’aujourd’hui nous a donné l’occasion, avec mes collègues, de venir à Gustave Roussy.

Nous souhaitions, en effet, pouvoir confronter directement nos analyses avec les professionnels, vous entendre et pouvoir échanger tout à fait librement sur les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de vos métiers et vos propositions éventuelles.

Mais nous sommes d’abord venus pour rendre hommage à votre travail, pour rendre hommage à tous les professionnels de la santé qui, à Gustave Roussy, combattent le cancer.

Venir à Gustave Roussy, dans ce centre exceptionnel d’expertise et de compétences, c’est prendre conscience de cette formidable alliance des soins prodigués aux patients, de la recherche et, bien sûr, de l’enseignement.

Notre visite ce matin du département d’innovations thérapeutiques et d’essais précoces nous a permis de prendre la mesure de cette fertilisation croisée des compétences et de l’importance de la recherche clinique.

Ancien Président de la Fédération Hospitalière de France, vous connaissez mon attachement aux questions de santé, à l’hôpital public naturellement mais aussi aux structures particulières comme les votres.

Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière pour notre système de santé. Je ne reviens pas sur le projet de loi qui, sous un titre ronflant, prétend refonder notre système.

Il est surtout un catalogue de mesures, certaines tout à fait intéressantes, d’autres totalement inutiles voire néfastes. Mais je voudrais me placer dans une perspective plus globale.

Nous fêtons cette année le 70ème anniversaire de la Sécurité Sociale. Cette Sécurité Sociale qui est au cœur de notre pacte républicain et qui assure à tous les Français l’accès à un système de santé d’excellence. C’est donc l’occasion de nous interroger sur les conditions de sa pérennité et de son adaptation aux évolutions du XXIe siècle.

Car ce système de Sécurité Sociale en général, d’assurance-maladie en particulier, a aussi un coût ; un coût qui pèse sur l’ensemble de la collectivité.

Ce système présente aussi de nombreuses imperfections et, malheureusement,  des performances parfois médiocres. Il n’y a pas de solution toute faite, ou de solution évidente pour le réformer et améliorer son fonctionnement. Aussi, nous devons avoir un vrai débat démocratique sur l’avenir de notre système de santé et, plus largement, de notre système de protection sociale.

Un débat sur la meilleure façon de réguler les dépenses et de s’assurer de leur pertinence, mais aussi sur la meilleure façon de le financer et d’en assurer la gouvernance. Un débat sur la façon de maintenir pour tous un égal accès aux soins.

Il y aura une conférence de santé avec toutes les parties prenantes au début de l’année prochaine. C’est une occasion d’en débattre librement. Remarquons simplement qu’il aurait été plus judicieux de la faire avant le dépôt du projet de loi. C’est ainsi !

En tout cas, le Sénat va contribuer, maintenant, à ce débat démocratique. Dans les prochains jours, il va examiner le projet de loi, sans préjugés, sans a priori mais avec le souci de dégager les bonnes solutions pour la santé publique, pour l’accès aux soins dans notre pays, pour la complémentarité entre hôpital public et cliniques.  

Notre déplacement aujourd’hui fait partie de la préparation de ce débat. Nous sommes là avant tout pour vous écouter.