N° 144

SÉNAT

                  

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2017‑2018

20 juillet 2018

                                                                                                                                             

ATTENTION

TEXTE ADOPTE PROVISOIRE

Seule l'impression définitive a valeur de texte authentique

RÉSOLUTION EUROPÉENNE

sur le calcul à haute performance







Est devenue résolution du Sénat, conformément à l'article 73 quinquies, alinéas 4 et 5, du Règlement du Sénat, la résolution adoptée par la commission des affaires économiques dont la teneur suit :

                                                                                                                                             

Voir les numéros :

Sénat : 576 (2017‑2018).



RÉSOLUTION EUROPÉENNE sur le calcul à haute performance


Article unique


Le Sénat,

Vu l’article 88‑4 de la Constitution,

Vu la proposition de règlement COM(2018) 8 final du Conseil établissant l’entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance enregistrée à la présidence du Sénat le 7 février 2018,

Vu la proposition de règlement COM(2018) 434 final du Parlement européen et du Conseil établissant le programme pour une Europe numérique pour la période 2021‑2027,

Relève l’importance du calcul à haute performance dans la société et l’économie numériques ;

Souligne l’intérêt stratégique pour l’Union européenne de développer ses propres capacités en ce domaine et de renforcer ainsi sa souveraineté dans le monde numérique ;

Estime toutefois que l’Europe, en dépit des démarches engagées ces dernières années, connaît un certain retard dans la compétition mondiale pour le calcul intensif ;

Juge nécessaire que l’Union européenne et ses États membres se fixent des objectifs ambitieux pour développer un savoir‑faire et une technologie propres pour les supercalculateurs ;

Soutient que l’Europe peut devenir un acteur de premier ordre dans le calcul à haute performance d’ici à 2030 ;

Regrette toutefois la faiblesse des investissements européens dans le calcul intensif, notamment en comparaison de ceux consacrés à ce secteur par les États‑Unis et par la Chine ;



Estime que l’Europe devra elle aussi souscrire à des investissements conséquents pour se maintenir dans la compétition mondiale pour le calcul intensif ;



Pour cette raison, accueille favorablement l’ambition de la Commission européenne de consacrer près de 3,2 milliards d’euros du budget européen au calcul à haute performance d’ici à 2027 ;



Appelle les États membres et les entreprises européennes à un engagement équivalent dans ce projet ;



Soutient la création de l’entreprise commune pour le calcul à haute performance proposée par la Commission européenne, EuroHPC ;



Estime qu’en raison du caractère stratégique de ces technologies, ce projet doit viser en priorité à bâtir une filière européenne compétitive en appuyant les entreprises européennes qui y sont impliquées ;



Estime, dans le même esprit, que les actions de soutien de l’Union européenne à la recherche et à l’innovation doivent avoir en priorité pour finalité de consolider les laboratoires et les entreprises européens ;



Rappelle, par ailleurs, l’excellence des acteurs français du calcul intensif ;



Relève, toutefois, que seule une action au niveau européen nous permettra d’assurer notre autonomie ;



Soutient que notre pays peut jouer un rôle de premier plan dans la mise en place d’une filière européenne du calcul à haute performance, allant de la recherche à l’industrie ;



Estime que la France dispose des meilleurs atouts en Europe pour préparer et accueillir la prochaine génération de machines de calcul à haute performance, de niveau hexaflopique et demande, en conséquence, au Gouvernement de promouvoir la candidature de notre pays à cette fin ;



Souligne enfin que le calcul à haute performance constitue une filière économique d’avenir, source d’emplois nouveaux, et appelle à un effort de formation et de développement des compétences en France et en Europe ;



Invite le gouvernement à soutenir cette approche et à la faire valoir dans les négociations en cours et à venir.



Devenue résolution du Sénat le 20 juillet 2018.

Le Président,

Signé : Gérard LARCHER