Le résumé

Filière structurante des économies des départements d'outre-mer, à l'exception de Mayotte, la filière canne-sucre-rhum appartient au patrimoine économique et culturel de ces territoires et représente quelque 40 000 emplois directs et indirects. La canne à sucre constitue donc, au delà du symbole tutélaire historique et du lien intergénérationnel, un secteur vital, en particulier pour la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion. Qu'une seule production de la filière soit menacée et toute la filière est déstabilisée, avec l'impact cataclysmique que l'on peut anticiper sur de petites économies insulaires vulnérables.

Or, la menace grandissante provient aujourd'hui de la politique commerciale de l'Union européenne qui, prônant un libre échange sans limite, met en danger la production sucrière de ses régions ultrapériphériques : ce credo entre en totale contradiction avec la modernisation industrielle de la filière canne qu'elle a elle-même largement financée pour en faire un modèle de performances et d'intégration environnementale.

À la veille de la disparition des quotas sucriers en 2017, il est impératif et urgent de préserver la réorientation de la production sucrière vers les sucres dits « spéciaux », qui constituent un marché de niche de haut de gamme, et d'éviter que ne s'empilent des accords commerciaux conclus sans vision d'ensemble de leurs répercussions sur les économies des régions ultrapériphériques qui font pourtant partie intégrante du territoire européen, jusqu'à provoquer des fluctuations de marché qui leur seraient fatales.

Soucieuse de sonner l'alerte avant qu'il ne soit trop tard, la Délégation sénatoriale à l'outre mer a souhaité, à l'occasion des négociations de l'accord de libre échange avec le Vietnam, élaborer une proposition de résolution européenne condamnant une politique commerciale qui ferait des outre mer une variable d'ajustement.

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