Le résumé

Comme l'écrivait un ministre des affaires étrangères, « La Méditerranée est au coeur de toutes les grandes problématiques de ce début de siècle. Développement, migrations, paix, dialogue des civilisations, accès à l'eau et à l'énergie, environnement, changement climatique : c'est au sud de l'Europe que notre avenir se joue ».

Le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie, un jeune marchand ambulant de fruits et légumes s'immole par le feu. Ainsi commence une révolution qui provoque la chute du Président Ben Ali... Face à ces régimes autoritaires qui ne respectaient ni la démocratie ni les Droits de l'Homme, qui accaparaient les richesses et généralisaient la corruption, une population jeune engage avec détermination des mouvements de protestation en réclamant du pain, la liberté et la justice sociale ...

Cependant, si les causes sont communes, les suites ont différencié les situations et les pays. Trois ans après, ces pays de la rive sud de la Méditerranée sont à la croisée des chemins et entrent dans la troisième phase de leur révolution...

La première correspondait aux renversements des régimes dictatoriaux, la seconde au succès des islamistes aux élections. Mais ils n'ont pas répondu aux attentes de la population, ni amélioré le sort du peuple qui, derrière la « modération », a également perçu le projet final de « l'Islam politique ».

Mais les révolutions arabes ne font que commencer. Les économies se sont effondrées et les défis sont immenses. La confusion est grande, mais il est évident qu'un point de non-retour est atteint. Dans ce contexte, il faut se garder de conclusions hâtives. Les événements immédiats qui touchent les États du Maghreb s'inscrivent sûrement dans un « temps long ».

Pour mieux les accompagner, il faudra savoir apprécier les situations de chaque État. Des incertitudes fortes demeurent : d'abord la place de l'Islam, la force d'inspiration réelle du modèle européen et l'issue des tensions culturelles, économiques et sociales entre identité et insertion dans la mondialisation.

Et dans cette région, maintenant, il est essentiel d'affirmer la place de la Méditerranée. Cependant face à sa diversité, la notion de proximité va s'imposer. Ainsi pour la France et pour l'Europe, la partie occidentale de la Méditerranée s'affirme déjà dans l'organisation des « 5 5 ». Au demeurant et dans cet ensemble, l'unité du Maghreb est une condition essentielle pour la réussite de l'intégration régionale.

C'est le moment de considérer que l'avenir se joue au Sud ! L'Afrique serait, dit-on, le grand continent du XXIe siècle. Alors, la Méditerranée sera le pivot d'une grande région « Europe-Méditerranée-Afrique », d'influence mondiale.

Encore faut-il que l'Europe et la France acceptent de revoir leur politique et deviennent les acteurs de ces transformations.

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