Le résumé

En deux décennies, l'Allemagne, qui connaissait une situation très difficile il y a seulement quelques années, a su « digérer » le choc de la réunification et faire de ce pays de 80 millions d'habitants la « locomotive économique » de l'Europe. Le « modèle allemand », axé sur le développement d'une industrie de haute technologie et de produits de grande qualité, grâce à des efforts de compétitivité sans précédent, est couramment cité comme un exemple à suivre pour ses partenaires européens.

Une délégation de la commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire s'est donc rendue en Allemagne 11 au 15 mars 2012, dans les Länder de Bavière, de Berlin et du Brandebourg. Elle s'était donnée pour mission d'étudier la situation économique de ce pays, en vue tant de s'inspirer de ses aspects les plus exemplaires que de s'interroger sur certaines de ses limites, voire de ses contradictions.

La délégation a pu s'apercevoir à quel point la situation économique du pays varie selon les régions considérées, avec des écarts de développement conséquents entre une Allemagne du Sud et de l'Ouest très industrialisée et d'anciens Länder d'Allemagne de l'Est peinant à rattraper leur retard.

Elle s'est également penchée sur trois grands secteurs d'activité capitaux pour l'économie allemande. Dans le domaine agricole, elle a pu constater l'existence de nombreuses similarités avec le modèle français, poussant France et Allemagne à défendre le plus souvent des positions communes à l'échelle européenne et internationale.

En revanche, la délégation a constaté que la stratégie énergétique des deux pays divergeait notablement. Pariant sur un développement massif des énergies renouvelables, l'Allemagne a en effet opté pour une sortie intégrale du nucléaire d'ici dix ans, au risque d'un recours provisoirement accru à des énergies fossiles davantage émettrices de gaz à effet de serre.

Enfin, la délégation a pu, en matière industrielle, observer la spécificité du modèle dit du Mittelstand. Assis sur une myriade d'entreprises intermédiaires de nature familiale qui pratiquent la cogestion, il se caractérise par l'association très poussée des différentes parties prenantes (entreprises, universités, gouvernements fédérés et fédéral, banques ...) autour de projets industriels intégrés.

Elle a noté, à cette occasion, les facilités structurelles dont bénéficient les entreprises allemandes pour développer leur activité, au sein d'un écosystème parfaitement adapté à leurs besoins. Mais elle a également été frappée par le coût social important des réformes mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour accroître la flexibilité du marché du travail et renforcer la compétitivité des entreprises allemandes.

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