Mardi 26 avril 2016, un colloque intitulé « 30 ans après Tchernobyl : leçons et perspectives »  a été organisé sous le parrainage de M. Hervé Maurey, Sénateur de l’Eure, Président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat et Président du groupe d’amitié France-Ukraine.

Dans son allocution d’ouverture, le Président Hervé Maurey a tenu à rendre hommage aux victimes de la catastrophe et a souligné les leçons devant être tirées de Tchernobyl, en termes de gestion des accidents nucléaires et de sécurisation des installations, mais également en termes de conséquences sur la santé des populations comme sur l’environnement.

En introduction au colloque, M. Oleg Shamshur, Ambassadeur d’Ukraine en France, Délégué permanent de l’Ukraine auprès de l’UNESCO, a rappelé l’impact de cette catastrophe en Ukraine et a évoqué divers problèmes comme celui du sarcophage pour les débris nucléaires du réacteur.

Ensuite, M. Oleksandr Dombroskyi, Président de la Commission des secteurs de l’énergie, de la politique et de sûreté nucléaire de la Verkhovna Rada d’Ukraine, a indiqué que l’objectif principal de l’Ukraine était la sûreté nucléaire et a fait part de la volonté de son pays de développer les énergies propres.

Après avoir rappelé les origines de l’accident, M. Benoit Bettinelli, Chef de la Mission de la sûreté nucléaire et de la radioprotection au Ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la mer, en a conclu que l’erreur humaine avait joué un rôle majeur dans la catastrophe qui a suivi. Le développement d’une « culture de sûreté » et l’institution d’autorités indépendantes chargées de l’expertise et des contrôles sont indispensables pour prévenir le renouvellement de telles catastrophes. Pour sa part, la France en a tiré les enseignements en conférant le statut d’autorité administrative indépendante à l’Autorité de la sûreté nucléaire par la loi du 13 juin 2006 et en renforçant l’information des citoyens.

M. Jacques Repussard, Président d’honneur et ancien Directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a retracé le déroulement de l’accident et les multiples conséquences de l’explosion. Politiquement, il a estimé que la catastrophe de Tchernobyl avait accéléré la désintégration de l’Union soviétique. Les dommages sanitaires sont, selon lui, aussi liés au « regard » que porte l’ensemble du pays sur les habitants issus des zones contaminées, au-delà des dommages causés par la radioactivité,qui demeurent difficiles à évaluer. Les conséquences sur l’environnement font quant à elles l’objet d’analyses contrastées. De nouvelles espèces remplacent celles qui ont disparu et les écosystèmes changent. Trente ans après l’accident, des polémiques et des controverses subsistent encore, concernant le nombre de morts imputables à la catastrophe par exemple.

M. Igor Kadenko, chef du Département de physique nucléaire de l’Université nationale de Kiev, a noté l’importance du facteur humain lors de la catastrophe et a expliqué les évolutions en matière de formation du personnel et des ingénieurs dans les centrales ukrainiennes depuis l’accident.

Dans son intervention, Mme Galia Ackerman, historienne, a souligné le sens symbolique de Tchernobyl. Elle a proposé la création d’un Mémorial virtuel de Tchernobyl en insistant sur l’importance du travail de mémoire qu’il faut entreprendre afin de pouvoir tirer les conséquences de la catastrophe. Elle a terminé son intervention en rappelant qu’il était indispensable de préserver la culture de la région touchée, autrefois région prospère de l’Ukraine.

Au terme du colloque, MM. Jacques Repussard et Oleg Shamshur ont tous deux rappelé qu’il était important de tirer les conséquences de la catastrophe, et de se tourner vers l’avenir tout en honorant la mémoire des victimes.

Contact(s)