Sous le parrainage du groupe d’amitié France-Tunisie et en partenariat avec l’Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMo), un colloque a été organisé le 1er décembre 2018, au Palais du Luxembourg, sur le thème « Le Maghreb entre impasses et perspectives de changement ».

En ouverture, le Président Jean-Pierre Sueur a souligné l’enjeu considérable des relations Nord-Sud, sous-estimé actuellement par l’Europe dont le centre de gravité s’est déplacé vers le Nord au fil des adhésions, et la nécessité après les difficultés rencontrées par l’Union pour la Méditerranée, de développer des relations plus efficaces et resserrées, axées sur des dossiers d’intérêt commun tels que le développement économique des deux côtés de la Méditerranée. La France a, selon lui, un rôle important à jouer, en maintenant des relations équilibrées avec le Maghreb tout en étant sensible à la personnalité de chaque peuple, en appréhendant la période de la colonisation avec le regard de l’historien, et  en évitant toute ingérence ou paternalisme.

Il a encouragé les entreprises françaises, en particulier les PME, à continuer à investir au Maghreb alors que d’autres pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite y sont également de plus en plus présents, tout en appelant à la vigilance sur la question des droits (comme par exemple l’établissement de Constitutions, la reconnaissance de la liberté de conscience, ou l’égalité hommes-femmes).

Enfin, il a évoqué le phénomène du terrorisme car beaucoup de jeunes ont rejoint Daesh et le problème de leur retour se pose d’où  la nécessité absolue d’une coopération étroite en matière de sécurité. Il a déploré l’annonce d’une augmentation des droits d’inscriptions des étudiants étrangers comme étant contraire au développement de la francophonie et à l’influence de la France dans le monde.

Le colloque s’est ensuite articulé autour de trois tables rondes. La première, animée par M. Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a traité de « L'après-printemps arabe dans les pays du Maghreb » en mettant l’accent sur le défi crucial du chômage des jeunes en particulier parmi les plus diplômés et la recherche d’un nouveau modèle de développement pour sortir des économies de rente.

La deuxième table-ronde sur « Le Maghreb étranglé dans la mondialisation », animée par M. Xavier Richet, professeur à l’Université de la Sorbonne-nouvelle, chaire Jean Monnet d’économie, a permis d’aborder de nombreux thèmes tels que les inégalités sociales et territoriales, l’après-pétrole et les mutations énergétiques, l’échec du système éducatif, le coût de la non intégration régionale.

La troisième table-ronde relative aux « Enjeux stratégiques et la sécurité dans la région du Maghreb », modérée par M. Nadji Safir, sociologue et consultant international spécialiste du Maghreb, a  porté notamment sur le djihadisme au Sahel, le conflit du Sahara occidental et la crise migratoire.

En l’absence de Mme Catherine Dumas, Sénatrice de Paris et Vice-présidente du groupe d’amitié France-Tunisie, empêchée, le colloque a été conclu par M . Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO qui s’est félicité de la qualité des débats et a remercié le Sénat pour l’aide apportée à la réussite du présent colloque.

Ouverture du colloque, organisé salle Médicis, par M. Jean-Pierre Sueur, Président du groupe d’amitié France-Tunisie 

Pour en savoir plus : iremmo.org/rencontres/hors-les-murs/le-maghreb-entre-impasses-et-perspectives-de-changement/

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