Mercredi 25 avril 2018, M. Jean-Pierre Vial, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Syrie du Sénat, a été reçu par M. Patrice Paoli, directeur du centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE). Il a été initialement accueilli par M. Éric Lavertu, directeur adjoint. Participaient également à l’entretien M. Pierre Fournier, chef de la mission pour l’action humanitaire, et Mme Camille Thiébaut, rédactrice Syrie et relèvement économique.

Le centre de crise et de soutien (CDCS) agit dans le cadre d’un renforcement de la politique d’aide au développement de la France, alors que le Président de la République a fixé un objectif à 0,55 % du PIB en 2022. La part de l’humanitaire proprement dit devrait passer de 2 à 6 %, soit 500 M €, dont 150 M pour le CDCS (contre 80 M aujourd’hui). Ainsi doté d’un budget limité quoiqu’en augmentation, le CDCS a la capacité de financer des projets de petite taille avec une forte capacité de réaction, avant d’en confier la gestion dans le temps long à d’autres acteurs comme l’Agence française de développement.

En lien avec cette augmentation de moyens, CDCS recherche désormais des opérations à accompagner sur l’ensemble du territoire syrien, y compris contrôlé par le régime. Suite à la crise liée à l’emploi d’armes chimiques, le Gouvernement a en effet porté l’effort total à 50 millions d’euros pour le pays. Dans ce cadre, M. Jean-Pierre Vial a présenté une initiative de l’association médicale franco-syrienne sur la lutte contre le cancer.

M. Patrice Paoli a précisé que l’action humanitaire du centre de crise en Syrie existe déjà, avec un soutien depuis Gaziantep (Turquie) à des acteurs locaux comme l’ONG UOSSM (Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux). La libération de Raqqa a marqué le début d’une opération plus politique, de soutien humanitaire et de stabilisation, toujours via des structures locales et malgré des difficultés avec les Forces démocratiques syriennes. Les deux priorités aujourd’hui restent la poursuite de l’effort à Raqqa et l’aide aux déplacés. En revanche, la reconstruction et toute coopération avec les autorités dépendent du lancement d’un processus politique.

Dans le prolongement des récents échanges entre la Croix-Rouge française et le Croissant-Rouge arabe syrien, à l’occasion desquels un représentant de ce dernier s’était déplacé au Sénat, M. Jean-Pierre Vial proposa qu’une action de lutte contre le cancer, portée par l’association médicale franco-syrienne, soit étudiée par la cellule pour l’action humanitaire sur la Syrie. Il a été convenu que les échanges avec la Croix-Rouge française seraient approfondis et que les différentes parties se tiendraient mutuellement informées.

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