Mme Colette Mélot, présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Slovénie, a reçu pour un déjeuner de travail S.E. Mme Veronika Stabej, Ambassadeur de Slovénie en France, accompagnée de Mme Jana Bajec-Povše, ministre conseillère à l'Ambassade, chargée des affaires économiques, et S.E. M. Pierre-François Mourier, Ambassadeur de France en Slovénie, accompagné de Mme Aude Robin-Mitrevski, chef du service économique, et de M. Bruno Lanternier, directeur du bureau Business France Autriche et Slovénie. M. Jean Bizet, président de la commission des Affaires européennes, M. André Gattolin, Mme Christiane Kammermann, M. Jackie Pierre et M. Charles Revet, sénateurs, ont participé à cette rencontre.

Mme Mélot, Mme Stabej et M. Mourier se sont félicités des liens d’amitié qui existent entre les deux pays, mais aussi entre les acteurs de la relation bilatérale eux-mêmes. Les événements tragiques qui ont frappé la France les 7, 8 et 9 janvier ont soulevé une vague de sympathie et de soutien en Slovénie, jusqu’au plus haut niveau de l’État, nouvelle marque de la proximité et de la solidarité entre les deux pays.

Au cours d’échanges nourris avec les sénateurs, Mme Stabej et M. Mourier ont insisté sur le caractère non balkanique de la Slovénie, qui est bien plus alpine, et sur son rôle de « porte d’entrée » sur les Balkans occidentaux. Sur le plan politique, le processus de Brdo, initié en 2013 par les présidents slovène et croate, offre aux chefs d’État et de gouvernement – notamment serbe et kosovar – un cadre propice au dialogue, associant entre autres le Président de la République française et la Chancelière allemande. Sur le plan économique, la Slovénie est un point de départ pour la conquête de nouveaux marchés. Enfin, sur le plan sécuritaire, l’existence de flux d’armes et de personnes – les « combattants étrangers » – par les Balkans occidentaux invite aussi à une meilleure coopération. Mme Stabej a souligné l’importance qui s’attachait, à ses yeux, au maintien d’une véritable « perspective européenne » pour les Balkans, au-delà de la seule question de l’élargissement de l’Union européenne.

L’entretien a également porté sur les opportunités qu’offrait la Slovénie aux entreprises françaises. Le commerce bilatéral est largement dominé par l’industrie automobile, mais porte également sur les secteurs bancaire, agro-alimentaire, pharmaceutique, etc. Les grandes entreprises françaises sont déjà présentes en Slovénie, notamment dans les projets d’infrastructures de transport et d’énergie. De petites et moyennes entreprises (PME), et des entreprises de taille intermédiaire (ETI), peuvent également développer leurs activités dans le pays. Il est cependant plus difficile aux ambassadeurs et à leurs services économiques d’identifier les PME et ETI qui pourraient s’implanter en Slovénie. Aussi l’aide des Sénateurs, élus des territoires qui connaissent les acteurs économiques en région, pourrait-elle être particulièrement précieuse.

Le colloque co-organisé au Sénat avec Business France le 18 juin 2015 permettra justement de présenter l’environnement économique slovène et ses avantages aux entreprises françaises. Si les exemples de réussite ne manquent pas, l’enjeu majeur sera de toucher les PME et ETI, y compris dans des secteurs plus nouveaux tels que l’industrie du numérique ou les projets liés à l’efficacité énergétique.

Le déjeuner de travail avait été précédé d’une réunion entre Mme Colette Mélot, M. Pierre-François Mourier, Mme Aude Robin-Mitrevski, M. Bruno Lanternier et Mme Maryse Aziza, chef de projet Europe au sein du département « événements spéciaux » de Business France. Cet entretien avait notamment permis d’aborder la situation politique et économique de la Slovénie, marquée par l’arrivée au pouvoir d’une coalition dominée par un nouveau parti et la reprise de la croissance. La poursuite du programme de privatisation, mais aussi la future mise en œuvre du « plan Juncker » et les projets des collectivités territoriales slovènes offrent des opportunités aux entreprises françaises de toutes tailles, qui peuvent également tirer profit de la demande slovène en produits agro-alimentaires, de la mode, etc. Comme en France, l’accent est mis sur la diplomatie économique. Le nouveau ministre de l’Économie slovène, ancien dirigeant d’entreprise, et le président de la commission des Affaires économiques du Conseil national apparaissent très sensibles à cette thématique.

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