Le groupe interparlementaire d’amitié France-Malte s’est réuni le mardi 3 mai 2016 pour entendre S.E.M. Vincent CAMILLERI, Ambassadeur de Malte en France, sur les problématiques migratoires.

S.E.M. l’Ambassadeur a rappelé que le phénomène migratoire était un sujet d’une grande gravité et concernait toute la Méditerranée.

Il a souligné que, depuis le développement du conflit en Syrie, les flux migratoires se sont déplacés de l’axe Libye-Lampedusa-Malte vers les Balkans. Même si aucun migrant n’est arrivé sur les côtes maltaises depuis le début de l’année, la situation reste préoccupante aux yeux du Gouvernement maltais : en Libye, entre 800 000 et 1 million de personnes attendraient une occasion pour traverser la mer Méditerranée ; la mise en place du nouveau Gouvernement libyen constitue, de ce point de vue, une bonne nouvelle.

S.E.M. l’Ambassadeur a indiqué que, depuis 2002, près de 18 000 migrants sont arrivés à Malte, ce qui équivaut, à population équivalente, à l’arrivée de 2,5 millions d’habitants en Grande-Bretagne (Malte ne compte en effet que 450 000 habitants). Ces migrants ne cherchaient pas à atteindre Malte mais le continent européen : seuls quelques-uns venant de la Somalie ou de l’Érythrée sont restés sur l’île.

Il a souligné le poids important pour le budget de Malte de la gestion de la problématique migratoire : cela pèse notamment sur l’armée maltaise, dont les ressources sont limitées. Malte a par ailleurs adapté sa législation en créant une Agence gouvernementale sur la demande d’asile en 2009, dans le cadre de l’Immigration Act. Le Gouvernement travaille en ce moment sur une législation pour faciliter le travail des immigrés.

S.E.M. l’Ambassadeur a estimé que la population maltaise était accueillante, l’histoire du pays étant pleinement liée aux migrations. Pour autant les dimensions géographiques de Malte et la faiblesse de sa population, ont favorisé le développement d’un sentiment de crainte face aux flux migratoires, même si aucun mouvement xénophobe ne s’est développé

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