M. Jacques Gautier (Les Républicains–Hauts-de-Seine), président du groupe d’amitié, et ses collègues Mme Catherine Deroche (Les Républicains–Maine-et-Loire), MM. Jean-Léonce Dupont (UDI-UC– Calvados), Robert del Picchia (Les Républicains–Français de l’étranger), Jean-Yves Leconte (Soc. –Français de l’étranger) et Christophe-André Frassa (Les Républicains–Français de l’étranger) ont reçu, le 31 mai 2016, une délégation de la Chambre des Représentants des Régions (DPD) du Parlement indonésien, conduite par M. Hardi Selamat Hood, président de la commission III (éducation, culture et affaires sociales) du DPD.

Après avoir souhaité la bienvenue aux membres de la délégation, M. Jacques Gautier leur a présenté les activités du groupe d’amitié. Il leur a indiqué qu’une délégation du groupe d’amitié avait effectué un voyage d’études en Indonésie au mois d’avril, consacré, en partie, à la question de l’huile de palme. Le groupe d’amitié a pu mesurer le poids de l’huile de palme dans l’économie indonésienne et il a observé les progrès réalisés en matière de développement durable.

M. Hardi Selamat Hood, chef de la délégation, a remercié le groupe d’amitié pour son chaleureux accueil. Il a confirmé l’importance prise par les plantations de palmier à huile dans l’économie indonésienne, notamment sur les îles de Bornéo et de Sumatra ; elle explique que les élus indonésiens soient préoccupés par le projet de taxation de l’huile de palme envisagé par la France. Il a ensuite précisé les raisons du déplacement de la délégation : alors que le DPD travaille sur la question de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la délégation souhaite s’informer sur les règles en vigueur en France, notamment dans le domaine environnemental.

Mme Darmayanti Lubis, élue de Sumatra Nord, a fait observer que le développement du tourisme peut être un facteur de développement, mais que les entreprises sont souvent peu respectueuses de l’environnement.

M. Muhammad Rakhman, élu de Bornéo Centre, a insisté sur le rôle qu’a joué l’huile de palme dans le développement de son territoire et il a estimé qu’une taxation aurait un effet négatif sur le niveau de vie des petits producteurs.

M. Robert del Picchia a indiqué avoir participé, il y a quelques années, à une réunion de l’Union interparlementaire (UIP) organisée à Bali. Il avait alors constaté que le fonctionnement du Parlement indonésien correspondait en tous points aux valeurs défendues par l’UIP. Par ailleurs, une élue indonésienne a longtemps présidé le groupe des femmes parlementaires de l’UIP.

M. Jean-Yves Leconte a indiqué s’être rendu en Indonésie en février. Il a alors pu observer, dans la presse indonésienne, les vives réactions provoquées par le vote de l’amendement relatif à la taxation de l’huile de palme dans le projet de loi « Biodiversité ». Depuis, les autorités indonésiennes ont déployé beaucoup d’efforts pour faire connaître les progrès réalisés concernant la production d’huile de palme durable. Cette orientation doit être encouragée, mais pas en sanctionnant. À cet égard, la visite en France de la délégation du DPD est un signe supplémentaire de l’attention nouvelle portée par l’Indonésie à la question du développement durable et elle doit donc être saluée.

M. Jean-Yves Leconte a ajouté que, dans un contexte de libéralisation des échanges commerciaux, il est indispensable de définir, au niveau international, des règles acceptées par tous en matière de protection de l’environnement. L’introduction de clauses environnementales dans les marchés publics, l’information des consommateurs sont d’autres leviers sur lesquels il est possible d’agir.

M. Jean-Léonce Dupont a rappelé que le Sénat a supprimé, en deuxième lecture, l’amendement relatif à la taxation de l’huile de palme. Le dernier mot reviendra cependant à l’Assemblée nationale et on ne peut donc préjuger du contenu du texte définitif. M. Jean-Léonce Dupont a souligné que le palmier à huile offre de meilleurs rendements à l’hectare que les autres oléagineux, de sorte que la déforestation serait en réalité plus importante si l’on substituait d’autres huiles à l’huile de palme. Sur la question du tourisme, il a estimé que le tourisme de demain reposerait sur l’authenticité, la qualité environnementale et la promotion grâce aux outils numériques.

M. Hardi Selamat Hood a indiqué que le projet de loi sur la RSE, élaboré en concertation avec les ministères concernés, notamment celui en charge des forêts, et avec les élus provinciaux, s’inscrirait pleinement dans la démarche de protection de l’environnement que les intervenants ont appelé de leurs vœux.

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