Mme Catherine Procaccia, vice-présidente du groupe d’amitié, s’est entretenue avec une délégation de la commission VIII  de la Chambre des Représentants (DPR) du Parlement indonésien, conduite par M. Noor Achmad, député de Java-Central.

M. Noor Achmad, chef de la délégation, a expliqué que la commission VIII travaille sur un projet de loi relatif à la lutte contre les violences sexuelles. La commission souhaite mieux connaître les dispositions en vigueur en France afin d’enrichir sa réflexion dans le cadre de la préparation de ce texte.

Mme Catherine Procaccia a d’abord rappelé quelles étaient les activités et le rôle du groupe d’amitié, qui est toujours heureux de pouvoir échanger avec les délégations parlementaires de passage à Paris. Elle s’est réjouie que le Parlement indonésien s’intéresse aux violences faites aux femmes, ce sujet étant au centre de l’actualité de ces derniers mois.

Après avoir indiqué qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, elle a souligné que le Gouvernement prépare un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Ce texte contient des mesures utiles, par exemple l’allongement du délai de prescription pour les viols. Mais la lutte contre les violences faites aux femmes est un combat qui doit être mené dans la durée, certains interdits devant être posés dès l’école tant il est difficile pour un enfant de distinguer, par lui-même, ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. Par ailleurs, pour éviter que la victime reproduise à l’âge adulte ce qu’elle a subi, il est important de détecter précocement les agressions.

M. Noor Achmad a déclaré que les événements qui se produisent en France et aux États-Unis sont du plus grand intérêt pour le Parlement indonésien. Il a demandé combien de lois sont aujourd’hui en vigueur en ce qui concerne la protection des femmes et des enfants contre les violences.

Mme Catherine Procaccia a indiqué qu’une douzaine de textes ont été adoptés depuis 1994. Partant du constat qu’un grand nombre d’infractions ont lieu dans le cadre familial, ils ont notamment eu pour objet d’autoriser l’éloignement du conjoint violent. D’autres se produisent dans le cadre professionnel, ce qui a conduit à réprimer le harcèlement sexuel et moral dans le code du travail, en veillant à protéger les victimes, et les éventuels témoins, contre tout risque de mesure discriminatoire.

En dépit de l’accumulation de ces textes, il demeure cependant un écart considérable entre le nombre d’infractions et le nombre de condamnations. On estime, par exemple, autour de 52 000 le nombre de femmes victimes de viol chaque année, alors que le nombre de condamnations est de l’ordre d’un millier.

M. Noor Achmad a précisé que 24 textes différents, depuis la Constitution jusqu’à la récente loi pour la protection des mineurs et la lutte contre le trafic d’enfants, sont applicables en Indonésie. Il reste néanmoins des lacunes sur le plan juridique que le texte en préparation vise à combler.

En conclusion, Mme Catherine Procaccia a insisté sur le rôle primordial des acteurs associatifs, présents sur l’ensemble du territoire, pour accompagner les victimes et les aider à surmonter leur traumatisme.

Mme Catherine Procaccia salue le président de la délégation à la fin de l’entretien

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