Le 13 juin 2018, les sénateurs membres du groupe interparlementaire d’amitié France-Hongrie présidé par M. Claude Kern (Bas-Rhin, UC) ont reçu au Palais du Luxembourg S.E.M. Georges Karolyi, Ambassadeur de Hongrie en France, pour un échange sur la situation  de ce pays à l’issue des élections législatives qui se sont tenues le 8 avril dernier.

M. Georges Karolyi a rappelé que le parti au pouvoir, le Fidesz, a remporté les élections pour la troisième fois consécutive et bénéficie de la majorité constituante avec les deux-tiers des sièges au Parlement (133 sièges sur 199). Parmi les faits marquants de ce scrutin, il convient de relever le taux de participation qui a dépassé 70 %, soit une hausse de plus de 8 points par rapport aux précédentes élections législatives. Les dirigeants des forces politiques d’opposition ont presque tous démissionné à la suite de ce revers électoral et une révision constitutionnelle est annoncée pour l’automne prochain. Les sénateurs du groupe d’amitié ont indiqué qu’ils suivront avec beaucoup d’attention ces débats ainsi que les modifications qui seront proposées au Parlement hongrois.

En ce qui concerne les relations de la Hongrie avec l’Union européenne, l’ambassadeur a souligné  que l’histoire hongroise est depuis toujours européenne et que l’immense majorité des Hongrois se sentent européens. Si défiance il y a, c’est envers les institutions européennes et la prise de décision politique. Selon lui, la Hongrie est plus « euroréaliste » qu’ « eurosceptique ». Quant au rapprochement avec la Russie, parfois pointé par les observateurs, il faut en chercher la raison dans la grande dépendance énergétique de la Hongrie vis-à-vis des approvisionnements russes de gaz et de pétrole ainsi que dans le « réalisme géopolitique » hongrois.

Sur la politique migratoire, l’ambassadeur a souligné la volonté hongroise de respecter les traités européens dans le cadre de l’espace Schengen et d’accueillir les réfugiés politiques. La Hongrie est, en revanche, hostile au système des quotas et de répartition obligatoire entre pays, sujets qui relèvent d’un domaine majeur de la souveraineté des États et du principe de subsidiarité.

Le Président Claude Kern a souhaité que le dialogue se poursuive avec les députés hongrois au cours des prochains mois, après la reconstitution du groupe d’amitié Hongrie-France.

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