Le 12 décembre 2018, le groupe interparlementaire d’amitié France-Hongrie présidé par M. Claude Kern (Bas-Rhin, UC) a reçu au Palais du Luxembourg S.E.M. Georges Károlyi, ambassadeur de Hongrie en France, pour un échange de vues sur la situation politique et économique hongroise ainsi que sur les positions européennes défendues par le gouvernement de Budapest.

M. Károlyi a rappelé que le parti au pouvoir, le Fidesz, a remporté les élections pour la troisième fois consécutive et bénéficie de la majorité des deux-tiers des sièges au Parlement. L’opposition apparaît divisée, les partis de gauche ne portent pas de programme d’alternance et aucune personnalité charismatique n’émerge au sein des autres partis, y compris au Jobbik, formation d’extrême-droite, elle-même en crise

En ce qui concerne les relations de la Hongrie avec l’Union européenne, M. Károlyi a souligné que toute l’histoire hongroise est européenne et que le sentiment européen est vivace. Quant au rapprochement avec la Russie, souvent pointé par les observateurs, il faut en chercher la raison dans la grande dépendance énergétique de son pays aux approvisionnements russes de gaz et de pétrole : la Hongrie doit faire preuve de « réalisme géopolitique » envers cet acteur incontournable de la géopolitique actuelle

Il a aussi exprimé son inquiétude quant à la situation des 150 000 Hongrois vivant en Ukraine qui sont, selon lui, les victimes collatérales des tensions entre ce pays et la Russie. Il a rappelé que la Hongrie veillait au sort de ses quelque 3 millions de ressortissants établis hors de ses frontières, afin qu’ils puissent vivre en paix sans avoir à subir de vexations.

L’échange a porté ensuite sur le rapport « Sargentini », voté en septembre dernier au Parlement européen et critiqué tant sur sa méthodologie, sa méthode d’adoption que sur le fond : selon l’ambassadeur, sur les 69 affirmations contenues dans ce rapport, 13 porteraient sur des affaires définitivement réglées, 19 sur des affaires toujours en cours devant les institutions de l’Union et 37 contestables. M. Károlyi a produit un document récapitulant les griefs formulés à l’encontre de ce rapport qui a entraîné un échange franc sur le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ».

Le Président Claude Kern a souhaité que le dialogue se poursuive avec les députés hongrois au cours des prochains mois, notamment au travers de l’accueil à Paris, en début de l’année prochaine, d’une délégation du groupe d’amitié Hongrie-France.

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