À l’initiative de son président  M. Matthieu Darnaud, le groupe interparlementaire d’amitié France-Belgique-Luxembourg a reçu S.E M. François de Kerchove d’Exaerde, ambassadeur de Belgique à Paris, le 6 février 2019, au Sénat.

Ont participé à cet entretien Mmes Laure Darcos et Pascale Gruny, et MM. Bernard Fournier, Benoît Huré et Frédéric Marchand.

Précisant que sa prise de fonction était récente (décembre 2018), l’ambassadeur a indiqué que ce rendez‑vous constituait sa première prise de contact avec les parlementaires français.

Répondant aux interrogations du président Darnaud et de Mme Darcos, M. François de Kerchove d’Exaerde a brossé le tableau général de la situation politique de la Belgique. Rappelant que depuis le 6 décembre 2018, date de l’éclatement de la coalition issue des élections fédérales de 2014, le gouvernement minoritaire de M. Charles Michel gère, sur décision du Roi, les affaires courantes, jusqu’aux prochaines élections fédérales prévues le 26 mai 2019, en même temps que les élections européennes et régionales.

L’ambassadeur a successivement analysé les grands thèmes de la campagne actuellement en cours, insistant sur les différences en ce domaine entre la Flandre et la Wallonie.

À la demande du Président Darnaud, il a évoqué les différentes combinaisons politiques pour constituer une coalition majoritaire stable tout en soulignant le caractère incontournable du parti nationaliste flamand N‑VA, premier groupe politique du parlement sortant et première force politique en Flandre.

Mme Laure Darcos a souhaité recueillir l’avis de l’ambassadeur sur le Brexit et ses conséquences pour la Belgique. M. de Kerchove d’Exaerde a souligné qu’un « Brexit without deal » coûterait à son pays 2,5 % de son PNB et la suppression annoncée de près de 40 000 emplois.

Il a énuméré les différents secteurs touchés par un tel Brexit et a exposé les principales mesures d’accompagnement prévues.

Répondant à une question de M. Bernard Fournier sur l’évolution de la francophonie en Belgique et dans les institutions européennes, l’ambassadeur a déploré la régression de la langue française, tant au niveau des institutions européennes, qu’en Belgique. Manifestant une certaine indifférence envers la langue française, les Flamands se tournent, pour les jeunes générations, vers un apprentissage de la langue anglaise, confortant une approche positive de la mondialisation et du multilatéralisme.

Après un échange de vues entre MM. Frédéric Marchand, Benoît Huré et l’ambassadeur sur l’évolution de la fiscalité européenne, le principe de subsidiarité et la taxation des GAFA, M. de Kerchove d’Exaerde a évoqué le thème des échanges entre l’Europe, les Etats‑Unis et la Russie.

Rappelant qu’avant sa nomination comme ambassadeur de Belgique à Paris, il avait été, entre 2014 et 2018, le représentant permanent de son pays auprès de l’OTAN, l’ambassadeur a considéré que l’OTAN demeurait une organisation politique et militaire essentielle pour favoriser le dialogue est‑ouest. Il s’est par ailleurs montré pessimiste sur la constitution d’une armée européenne au regard de l’effort budgétaire considérable que devront supporter certains membres de l’Union.

Répondant aux sénateurs, il a évoqué les difficultés concernant les relations entre les Etats européens et le président Trump.

En conclusion, le président Darnaud s’est félicité de la richesse des échanges, indiquant à l’ambassadeur que le groupe interparlementaire envisageait en 2019, un déplacement dans son pays sur le thème de la coopération transfrontalière.

De gauche à droite Mme Darcos, SE M. l'ambassadeur de Belgique, M. Darnaud, président, Mme Gruny, et MM. Marchand, Huré et Fournier.

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