Le lundi 6 mars 2017, M. Yves Pozzo di Borgo, Président du groupe d’amitié France-Asie centrale, a rencontré une délégation de représentants d’entreprises turkmènes conduite par M. Alexandre Dadayev, président de l'Union des industriels et des entrepreneurs du Turkménistan (UIET). Ont également participé à cette réunion le président de la Chambre de commerce franco-turkmène (CCFT), M. Gilles Rémy et son secrétaire général, M. Daniel Patat, ainsi que l’ambassadeur du Turkménistan, S. Exc. M. Tchary Niazov.

M. Alexandre Dadayev a d’abord souligné la représentativité de l’UIET, ses membres assurant environ 60 % de la production intérieure turkmène hors énergies fossiles. Il a ensuite exprimé sa volonté de développer les échanges commerciaux et les relations d’affaires avec les entreprises françaises, comme ce qui existe depuis longtemps avec les entreprises allemandes, autrichiennes ou italiennes, et de favoriser l’établissement de partenariats mutuellement profitables. Il a indiqué qu’il allait rencontrer dans ce but des responsables de MEDEF International, tout en souhaitant que les pouvoirs publics français soutiennent cette démarche. Il a fait valoir les atouts exceptionnels du Turkménistan (d’immenses réserves gazières, des tarifs de l’énergie très bas, de multiples ressources extractives, etc) et le fort potentiel du marché turkmène au cœur d’un ensemble économique régional avec lequel son pays entretient d’excellentes relations (le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Russie, l’Iran, l’Afghanistan, etc).

Il a regretté la faiblesse des échanges économiques franco-turkmènes, pour le moment cantonnés à quelques grands contrats d’État. Ainsi, alors que le Turkménistan va accueillir certaines épreuves des prochains Jeux asiatiques, dont le budget total représente la moitié de celui des Jeux olympiques, et que des entreprises du monde entier ont déjà présenté leurs offres de service, il a déploré qu’aucune compagnie française ne se soit placée sur les rangs. Il a énuméré différents secteurs dans lesquels les producteurs français trouveraient pourtant des débouchés très concrets, comme les industries chimiques, l’équipement électro-ménager (le Turkménistan en importe 100 % de sa consommation intérieure, pour environ 1 milliard de dollars), l’élevage (plusieurs dizaines de milliers de têtes de bétail majoritairement importées d’Allemagne), les technologies agricoles, les serres, etc… M. Dadayev a également assuré que le Turkménistan était prêt à investir en France sur des unités de production de biens d’équipement, et qu’il était désireux d’accueillir sur son sol des entreprises européennes porteuses de technologies, assurées d’y trouver des coûts de production bien plus concurrentiels qu’ailleurs, y compris en Chine.

Le Président Yves Pozzo di Borgo a remercié M. Dadayev pour ce plaidoyer très concret, rappelant qu’une délégation du groupe d’amitié s’était rendue au Turkménistan en septembre 2015 et y avait constaté la volonté des plus hautes autorités turkmènes d’intensifier et de diversifier les relations économiques et commerciales entre nos deux pays. Il a regretté que l’agenda du Président Hollande ne lui ait finalement pas permis de se rendre comme prévu à Achgabat, formant le souhait que son successeur - quel qu’il soit – puisse relancer une dynamique favorable aux échanges à tous les niveaux, y compris pour les petites et moyennes entreprises (PME), les petites et moyennes industries (PMI) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Il a exhorté ses interlocuteurs à s’intéresser aussi aux start-up françaises - un secteur où la France est la mieux placée au monde après les États-Unis - et, pour dépasser la logique des contrats d’État mobilisant quelques très grands groupes déjà présents au Turkménistan (Bouygues, Vinci, Thalès, Safran, Airbus, etc), il a préconisé de privilégier les relations avec les régions françaises, devenues de véritables moteurs du développement économique régional et de plus en plus ouvertes à l’international.

Fort de l’expérience ancienne de la Chambre de commerce franco-turkmène, M. Gilles Rémy a confirmé que le type de relations commerciales bilatérales mis en place juste après de l’indépendance du Turkménistan atteignait aujourd’hui ses limites, et qu’il convenait de susciter de nouveaux partenariats exploitant mieux les potentialités du secteur privé. Il a assuré que c’était une des priorités de la CCFT, qui s’efforçait de promouvoir l’image du Turkménistan en France comme celle de la France au Turkménistan, notamment auprès des opérateurs privés.

Au terme de cet échange, le Président Pozzo di Borgo a salué l’engagement de tous les acteurs de la présence économique française à l’étranger - Business France, MEDEF International, la CCFT, l’ambassade de France, etc -  et les a assurés du ferme soutien du groupe d’amitié France-Asie centrale du Sénat.

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