Le groupe interparlementaire d’amitié France-Asie centrale, l’ambassade du Kirghizistan en France et l’Institut français d'études sur l'Asie centrale (IFEAC) ont organisé conjointement au Sénat, le 14 décembre 2015, un colloque sur « Le Kirghizistan, carrefour des civilisations au cœur de l'actualité mondiale », sous la présidence de M. Philippe Kaltenbach, Président délégué pour le Kirghizistan. Cette rencontre, qui a réuni une soixantaine de participants de différents horizons, a été animée par Mme Catherine Poujol, professeure des universités (INALCO), historienne, spécialiste de l’Asie centrale.

Dans son allocution d’ouverture, le Président Kaltenbach a souligné que si le Kirghizistan disposait de moins de ressources naturelles que ses voisins d’Asie centrale, il se signalait en revanche par une authentique pratique de la démocratie parlementaire -choix institutionnel fort différent de celui de la plupart des États avoisinants- et menait une politique d’ouverture internationale exemplaire, au point d’avoir été le premier État de la CEI[1] à adhérer à l’OMC[2].

Après une présentation approfondie du Kirghizistan dans son environnement géographique et culturel par Mme Catherine Poujol, une première table ronde a réuni l’ambassadeur du Kirghizistan en France, S. Exc. M. Asein Isaev et l’ambassadeur de France au Kirghizistan, S. Exc. M. Stéphane Catta, venu exprès de Bichkek pour participer au colloque. Les deux diplomates ont souligné la position géostratégique importante du Kirghizistan, à la fois comme zone de contiguïté entre l’espace post-soviétique, le monde chinois et la civilisation musulmane, comme seul modèle de démocratie parlementaire dans une région encore très marquée par des régimes autoritaires et, sur le plan économique, comme hub majeur du commerce avec la Chine. Aussi ont-ils préconisé, l’un comme l’autre, un net renforcement des relations bilatérales franco-kirghizes, tant sur le plan commercial que dans d’autres domaines comme le tourisme, les formations universitaires, l’énergie, la coopération décentralisée, etc…

Quatre chercheurs sont ensuite intervenus : M. André Bourgeot (Laboratoire d'anthropologie sociale, EHESS), qui a esquissé une approche anthropologique comparée des sociétés nomadiques-pastorales, prédominantes en Asie centrale ; Mme Olga Alinda Spaiser (Centre d'études européennes, Sciences Po), en ce qui concerne l’adhésion du Kirghizistan à l’Union économique eurasienne ; M. Bayram Balci (Centre de recherches internationales, Sciences Po), qui a traité de la position du Kirghizistan face à la question de l’État islamique ; et M. Boris Pétric, (CNRS / Centre Norbert Elias EHESS-Marseille), qui a mené une analyse prospective du Kirghizistan au cœur d’un ensemble de flux de circulations globalisées.

En clôture, le Président du groupe d’amitié, M. Yves Pozzo di Borgo a rappelé les efforts de groupe pour faire mieux connaître le Kirghizistan en France, notamment auprès des décideurs publics, des responsables économiques et des élus locaux. Il a également salué l’engagement actif de ce pays dans la protection de l’environnement et dans les énergies renouvelables, encore illustré tout récemment par l’importante contribution présentée par le Parlement kirghize lors de la COP21.


[1] Communauté des États indépendants

[2] Organisation mondiale du commerce

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