Le président du groupe interparlementaire d’amitié France-Asie centrale, M. Yves Pozzo di Borgo, et le président délégué pour le Kirghizistan, M. Philippe Kaltenbach, ont reçu au Sénat, le jeudi 24 novembre, M. Oleg Pankratov, vice-Premier ministre du Kirghizistan en charge des relations économiques internationales, de passage à Paris à l’occasion de la « Semaine économique Asie centrale » organisée par l’OCDE.

Après un large échange de vues sur l’état des relations franco-kirghizes et un tour d’horizon sur la situation politique intérieure du Kirghizistan -marquée par un récent changement de Premier ministre, une recomposition de la majorité parlementaire et la perspective d’un référendum constitutionnel en décembre 2016- le vice-Premier ministre a indiqué que son pays avait été admis cette année par l’Union européenne au statut « GSP+ » (« Generalised Scheme of Preferences » ou Accord tarifaire douanier préférentiel) sur lequel il misait pour redresser une économie nationale gravement affectée par la baisse des cours des hydrocarbures, ayant induit un ralentissement général des échanges entre les pays d’Asie centrale et une forte diminution des transferts financiers des travailleurs kirghizes à l’étranger, notamment en Russie (environ 30 % du PIB du Kirghizistan). M. Pankratov a vivement souhaité l’appui de la France et, plus précisément, des entreprises françaises pour aider leurs homologues kirghizes à mieux tirer parti du statut « GSP+ », moyennant un partage d’expertise dans des domaines comme la certification ou les standards qualitatifs. En contrepartie, le vice‑Premier ministre a souligné la compétitivité du Kirghizistan face à une concurrence chinoise moins attractive qu’il y a quelques années, avec notamment ses coûts salariaux très faibles (salaire ouvrier mensuel moyen aux alentours de 300 à 350 €), son environnement écologique de qualité, ses loyers industriels réduits et un tarif de l’électricité parmi les plus bas (de l’ordre de 2 cts/kwh).

En réponse à plusieurs questions de M. Kaltenbach, le vice-Premier ministre kirghize a précisé que ses priorités allaient aux secteurs agricoles, au textile et au tourisme. Il a également indiqué que le Kirghizistan ne recherchait pas des investisseurs ni des capitaux étrangers -d’autant qu’il avait mis en place un fonds d’aide aux implantations- mais plutôt des partenaires l’aidant à surmonter les obstacles non-tarifaires à ses exportations vers l’Union européenne.

Constatant le relatif désengagement économique des grands groupes français en Asie centrale, M. Yves Pozzo di Borgo a souhaité que les entreprises de taille intermédiaire prennent le relai, les ambassades et les pouvoirs publics devant se tenir à leur côté pour leur permettre de saisi les opportunités de ces marchés, en particulier dans des activités innovantes ou à forte plus-value. À ce propos, il a considéré que les régions françaises ‑ouvertes sur l’international et devenues aujourd’hui les véritables moteurs de l’action économique dans les territoires‑ étaient à même de mobiliser les énergies, d’initier des partenariats et de répondre à des attentes comme celles exprimées par M. Pankratov. Aussi a-t-il recommandé que le Kirghizistan soit représenté à haut niveau au colloque que le groupe d’amitié projetait d’organiser au Sénat en mars 2017 pour sensibiliser les décideurs régionaux aux potentialités des pays centrasiatiques ; il a par ailleurs estimé que l’Exposition internationale « Astana 2017 » contribuerait à mieux faire connaître, non seulement le Kazakhstan, mais aussi ses voisins limitrophes, à commencer par le Kirghizistan.

Contact(s)