Colloque sur la République tchèque


Table des matières





RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Actes du colloque

du 7 avril 1999

(séance plénière)

Sous le haut patronage de :

Christian PONCELET , Président du Sénat

Jean-Daniel GARDÈRE , Directeur général du Centre Français du Commerce Extérieur

et sous l'égide de :

Philippe NACHBAR , Président du groupe sénatorial France-République tchèque

- SERVICE DES RELATIONS INTERNATIONALES -

La République tchèque

Colloque organisé
par la Direction des Relations internationales du Sénat
et le Centre Français du Commerce Extérieur

Philippe Nachbar, Président du groupe sénatorial France-République tchèque

Nous sommes très heureux de vous accueillir salle Médicis, pour ce colloque organisé par le groupe sénatorial France-République tchèque, que je préside, et le CFCE. La présence de nos invités témoigne largement de l'intérêt que nous portons à la République tchèque en ces temps difficiles pour l'Europe.

Allocution d'ouverture
Christian PONCELET
Président du Sénat

Madame la Présidente du Sénat, Monsieur le Vice-Premier Ministre, Messieurs les Ambassadeurs, chers collègues, Mesdames et Messieurs, nous sommes réunis salle Médicis, salle de la Haute Assemblée, pour un nouveau colloque Sénat-CFCE. Nous allons nous pencher sur les relations économiques entre la France et la République tchèque. En effet, avec nos amis du Centre Français du Commerce Extérieur, il nous a semblé utile de braquer les feux sur ce pays ami. D'aucuns disent que la République tchèque est discrète, dans une Europe centrale et orientale parfois troublée. Mais elle prouve chaque jour sa volonté de hisser son économie au niveau de celles des démocraties occidentales. Avec persévérance, ce pays reconstitue son économie et s'efforce d'investir pour l'avenir.

Le pays est d'ailleurs très accueillant pour les entreprises françaises et Madame Benesova me disait qu'elle souhaitait accentuer ces relations. La France est le sixième fournisseur de la République tchèque. C'est aussi le sixième investisseur dans ce pays. La venue de Madame Benesova et de Monsieur Mertlik, cinq semaines après une visite d'Etat du Président Havel, est d'évidence un honneur pour nous. C'est aussi une preuve de l'intérêt porté à la France et à ses entreprises. Je souhaite donc cordialement la bienvenue à nos invités. Puissent-ils emporter de chez nous le meilleur souvenir, et revenir.

Les colloques Sénat-CFCE ont pour but opérationnel de faciliter les échanges entre la France et les pays étrangers. Un journal notait d'ailleurs récemment que le Sénat multipliait les initiatives pour les entreprises. Il était notamment question de la rencontre « tremplin entreprises », organisée avec l'Essec, qui à la fin du mois de juin fera rencontrer des bailleurs de capital-risque et des chefs d'entreprises. Nous voulons à cette occasion favoriser ceux qui prennent des risques. Ce colloque, lui aussi, vise à aider concrètement les entreprises. Depuis l'origine, nous avons accueilli dans ce genre de manifestations près de 3 000 chefs d'entreprises.

Le Bureau du Sénat a récemment accepté de réformer, à ma demande, le fonctionnement des Groupes sénatoriaux entre la France et les pays étrangers. A ce jour, près de 180 Etats sont concernés par ces groupes d'amitié. Chaque année, nous organisons entre 15 et 20 missions à l'étranger. Nous voulons maintenant faire de ces groupes des vecteurs de l'influence économique française. L'organisation de tels colloques est, dans ce cadre, un point important. Je salue d'ailleurs Philippe Nachbar, Président du groupe France-République tchèque. Par ailleurs, ces Groupes peuvent vous aider à vous rendre dans les pays étrangers. Nous comptons près de 80 Groupes et je sais que vous attendez de l'action de vos élus efficacité et démarche opérationnelle.

Avec les groupes sénatoriaux et le CFCE, nous entendons vraiment vous apporter cette efficacité et cette démarche opérationnelle. C'est dans cet esprit que j'ouvre ce colloque, en formulant les meilleurs voeux pour vos travaux.

En guise d'introduction
Libuse BENESOVA
Président du Sénat tchèque

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, c'est un grand honneur pour moi d'inaugurer ce colloque.

Les relations entre la France et la République Tchèque sont fortes et anciennes. La France était d'ailleurs partie prenante de la naissance de la République en 1918. En outre, les artistes tchèques allaient à Paris pour trouver une réelle inspiration, notamment avant 1939. La seconde guerre mondiale marqua une césure dans nos relations. En peu de temps, la Tchécoslovaquie devint un pays d'un univers contraire à la liberté et fermé. A l'époque, les pouvoirs publics tchécoslovaques considéraient que la France ne pouvait que mettre en cause leurs rigidité. Pourtant, la France est toujours restée une seconde patrie pour nombre de dissidents. Je pense à la revue Témoignages, à Kundera, écrivain tchèque et français, et à la représentation en Avignon des pièces de Vaclav Havel.

J'ajoute que j'apprécie beaucoup le soutien de la France à l'adhésion de notre République à l'OTAN.

Nous allons fêter les 10 années de notre liberté. Nous avons connu seulement 3 gouvernements durant cette période. La couronne a été l'une des monnaies européennes les plus stables, l'inflation n'a dépassé les 10 % qu'à deux reprises, tous les gouvernements ont souhaité établir un environnement législatif et institutionnel pour que l'économique tchèque rattrape le niveau moyen européen. Mais notre pays souffrait de défauts structurels et de manques en termes d'économie de marché, avec des nationalisations totales (comparables peut-être à celles de la Corée du Nord...). En quelques années, un pays fermé est devenu une nation ouverte, liée à l'économie européenne. La République tchèque figure parmi les plus libérales maintenant. De même, alors que l'industrie jouait un rôle dominant, notre structure montre que le secteur des services est dominant.

La République et son économie présentent nombre d'avantages :une main d'oeuvre bien formée, une situation géographique avantageuse... Ce sont là autant d'atouts pour l'intégration de notre pays dans l'Europe. Dans cet ordre d'idées, je salue l'appui de la France à la démarche d'intégration à l'Union Européenne de la République tchèque. Je salue également la présence d'entreprises françaises qui savent que la stabilité du pays leur est favorable.

Je remercie le Président du Sénat, Monsieur Philippe Nachbar, ainsi que le CFCE, pour ce colloque qui contribuera à faire mieux connaître notre pays. Et je vous souhaite de bons travaux.

La vision du CFCE
Hervé Le ROY
Directeur général Délégué du Centre Français du Commerce Extérieur

Monsieur le Président, Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président, Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs, je veux tout d'abord remercier le Sénat pour l'organisation de ce colloque, avec le CFCE, qui permettra aux investisseurs de se former et de s'informer.

La République tchèque a souvent été citée comme modèle de la transition en Europe de l'Est. Depuis 1997 néanmoins, le pays connaît quelques difficultés, avec notamment la baisse des investissements productifs. Quand cette économie va-t-elle rebondir ? Beaucoup augurent un redémarrage dès le second semestre du fait de la politique budgétaire expansionniste, de la baisse des taux d'intérêt et d'autres facteurs. Ce rebond sera-t-il durable ? Les spécialistes mentionnent sur ce point l'afflux de capitaux étrangers, la meilleure transparence des marchés de capitaux et la prise de mesures adaptées. Ce sont là les thèmes de notre séminaire.

Nous voulons aujourd'hui montrer et démontrer que la République tchèque, malgré ses difficultés, présente de réels atouts. Les chefs d'entreprise qui prendront la parole y reviendront.

La France est le sixième fournisseur et client de ce pays et les échanges commerciaux ont triplé en quelques années, pour atteindre 12 milliards. La rapidité avec laquelle la République tchèque a réorienté ses échanges vers l'Europe fait de ce pays un partenaire à part entière. Concernant les investissements, le partenariat existe également avec un investissement français de 670 millions de dollars. Enfin, je voulais noter que ce pays est d'autant plus important que les autorités françaises ont sélectionné la République tchèque pour l'organisation en 2000 d'une foire commerciale française. Cette manifestation renforcera, si besoin était, l'intérêt réciproque de nos deux pays, notamment du point de vue des chefs d'entreprise.

Situation économique
et environnement bancaire
Cette première partie a été animée par Philippe NACHBAR, Président du groupe sénatorial France-République tchèque, et Bernard BOIDIN, Directeur de l'Information Economique, Juridique et Réglementaire, CFCE.

Philippe COSTE,
Ambassadeur de France à Prague

Monsieur le Président, Madame la Présidente, Monsieur le Vice-Premier Ministre, mesdames et Messieurs, je suis heureux de l'organisation de ce colloque et je veux remercier le Sénat, le groupe sénatorial, le CFCE et les participants ici présents. En choisissant le thème, vous avez fait le « bon choix » car c'est le moment de parler de l'investissement en République tchèque. En effet, après quelques péripéties, quelques déconvenues et quelques hésitations, nous sommes engagés dans une reprise vigoureuse de l'investissement français en République tchèque. Les choses fonctionnement donc bien aujourd'hui et, d'un certain point de vue, la République tchèque est de retour.

C'est très important et il faut répondre avec dynamisme à ces nouvelles opportunités.

La situation économique est certes moins brillante que par le passé. Reste que je pense que nous vivons une transition accélérée, avec une combinaison de renonciations à certaines activités économiques traditionnelles et un développement fort de toute une série d'activités nouvelles, dans des secteurs jadis négligés. Par conséquent, les indicateurs globaux, légèrement négatifs à ce jour, reflètent des moyennes et donc des situations très hétérogènes, qui montrent que l'adaptation s'accélère. En d'autres termes, les données actuelles sont autant de bons signes et prouvent que les changements se font et se font vite.

Nous sommes là pour vous encourager à continuer ou à amorcer les investissements en République tchèque. Les raisons de ce choix ne manquent pas. C'est tout d'abord un pays en transition, ce qui signifie que son activité économique recèle nombre d'opportunités, que l'on ne trouve pas dans un pays qui a achevé ses mutations. Je pense notamment au bas coût de la main d'oeuvre, ce qui est loin d'être négligeable. De surcroît, cette économie en transition connaît d'immenses besoins en matière de restructurations (transferts de technologies par exemple) et de créations d'activités nouvelles (services). Deuxièmement, la République tchèque va rentrer prochainement dans l'Union européenne. Elle va donc reprendre l'acquis communautaire, en commençant par des règles de droit qui nous sont familières. Ce sont nos règles qui vont s'appliquer en République tchèque. Pour des investisseurs d'Etats membres actuels, s'implanter là-bas revient à avoir la certitude de trouver un environnement juridique familier. C'est une précieuse garantie. En outre, la perspective de l'adhésion à l'Union correspond à l'émergence de financements. Les financements communautaires vont continuer à croître. Il sont aujourd'hui orientés vers le financement des infrastructures à hauteur de 70 %. Cela correspond à des appels d'offres importants et à de réelles opportunités.

Troisièmement, le pays est à nos portes. Cela a des conséquences concrètes. Prague est plus près de Paris que de Nice. Air France et SCA ont mis en place six vols par jours. La République est une plaque tournante pour toute la région et les entreprises françaises exportent dans toute la zone à partir de ce pays. De plus, la proximité géographique a des conséquences sur la proximité culturelle. De tous les PECO, la République tchèque est le plus proche de l'Ouest. Les études supérieures sont très développées, notamment dans les matières scientifiques. Par ailleurs, sa structure économique, est très proche de la nôtre (poids faible de l'agriculture, industries diversifiées...). Historiquement, le pays est d'ailleurs la partie industrielle de l'ancienne Autriche-Hongrie. Pour des investisseurs, on trouve donc plus facilement qu'ailleurs des interlocuteurs expérimentés, aux habitudes comparables...

Enfin, le pays abrite une bonne logistique, si je puis dire, des investissements français sur place. Je pense à l'Ambassade bien sûr, mais aussi au magnifique lycée français de la capitale, à son activité culturelle, à l'essor de la francophonie. A ce propos, les anciens élèves francophones sont regroupés dans une association d'anciens. C'est un véritable vivier pour les entreprises françaises, ces élèves voulant travailler pour la France après avoir appris la langue.

Je laisse maintenant la parole à Monsieur Mertlik.

La situation économique et les privatisations
Pavel MERTLIK
Vice-Premier Ministre tchèque chargé de l'économie

Je voudrais revenir sur la récession économique en République tchèque et sur notre politique. Il a été dit que nous connaissions une étape difficile du point de vue économique. En 1997, la croissance s'est considérablement affaiblie et les problèmes sous-jacents ont pris une nouvelle ampleur. La croissance a été défavorablement impactée par les échanges externes et le gouvernement a pris des mesures de stabilisation, amplifiées en 1998. Cette année-là, le pouvoir d'achat privé et public a baissé, ce qui a débouché sur une crise.

Les politiques économiques des gouvernements précédents et de la Banque Centrale étaient sans doute trop restrictives, mais cependant, les causes de la crise actuelle ne tiennent pas uniquement aux erreurs passées. Il faut revenir sur les évolutions amorcées après 1990. A cette date, les chiffres n'étaient pas aussi bons que certains voulaient le faire croire. Des fautes ont grevé nos efforts en matière de privatisations et d'environnement institutionnel. Nous avons pris conscience de ces erreurs vers 1997 et des changements ont été décidés pour réagir.

Comment agissons-nous maintenant pour gommer les causes macro, micro-économiques et institutionnelles de la crise ? Premièrement, nous avons, pour la première fois, prévu un budget adapté, avec une neutralité affirmée de la politique fiscale. Notre budget est volontairement déficitaire. Je note à cet égard que notre pays était attaché depuis 1918 à des politiques monétaire et budgétaire très strictes. Le budget actuel marque donc une vraie rupture, étant entendu que nous entendons par la suite privilégier le respect des critères de Maastricht (et donc la limitation du déficit à 3 %). Par ailleurs, nous avons assoupli notre politique monétaire, avec les baisses répétées des taux d'intérêt et la diminution des réserves obligatoires. Interrogé sur ce point, j'ai dit récemment que nos priorités touchaient maintenant la sphère institutionnelle. Nous devons nous attacher à la construction bien soignée des institutions d'Etat, des droits et d'une meilleure formalisation de la loi. Ceux qui travaillent dans notre pays savent combien la situation des créanciers est difficile dans le contexte réglementaire actuel. Nous devons donc aller vers une plus grande transparence de l'économie tchèque, même si les premiers résultats que nous obtiendrons ne seront probablement pas visibles à court terme. Nous considérons 2003 comme une date possible d'accession à l'Union. Nous voulons être prêt à cette date du point de vue institutionnel.

Concernant les privatisations, les sociétés qui restent étatiques sont peu nombreuses mais importantes : 3 banques, deux sociétés de télécommunications, 16 sociétés travaillant dans le domaine de l'énergie et quelques autres. A l'automne 1998, le gouvernement a approuvé un programme qui indique que toutes ces sociétés devraient être privatisées avant 2 ans. Nous venons d'ailleurs de lancer la privatisation des banques. C'est dire si la privatisation nous semble être un élément-clef pour améliorer l'efficacité de notre économie, combinée à la déréglementation que nous privilégions depuis quelques mois. En août 1998, nous avons dit que la déréglementation des prix de l'énergie serait mise en place en 1999. Cela reste vrai, pour l'énergie donc, mais aussi pour les télécommunications. Le programme de privatisation devrait se clore en 2000, voire en 2001. Notre modèle est donc libéral et s'inspire de pays comme la Pologne.

Enfin, je voudrais mentionner la préparation d'un changement des tarifs, au plus tard en 2002, soit avant la date possible d'accession à l'Union européenne. Nous avons adopté ce calendrier pour que les processus futurs soient acceptables du point de vue social.

Un autre changement doit être signalé : notre attitude vis-à-vis des investissements. En 1998, nous avons approuvé des mesures incitatives aux investissements (exonération d'impôts à partir d'un plafond en dollars, possibilité d'acquérir des terrains....).  Nous voulons amplifier ces mesures qui ne touchent encore que certains secteurs à l'heure actuelle. Concernant notre politique générale vis-à-vis des investissements, des mesures ont été prises sur la structure des taux d'investissement et sont valables à partir du 1er janvier 1999. Nous avons donc abandonné notre ancien conservatisme en la matière par rapport aux autres pays de la zone. Nous avons également mis en place un programme pour les sociétés privatisées il y a quelques années afin d'augmenter leur productivité et d'améliorer leur gestion. Dans certains cas, il n'est même pas possible de conserver des sociétés. A l'inverse, des sociétés, sous certaines conditions, pourraient être efficaces sur le marché. Mais elles doivent trouver des solutions à leur héritage financier, issu de la période d'avant 1990. Dans certains cas, il faut donc trouver un investisseur stratégique étranger. Dans ce domaine, le gouvernement se dit prêt à discuter et à agir en tant que facilitateur pour trouver à ces sociétés des investisseurs. Le gouvernement est donc prêt à aider, dans la logique d'un partenariat entre secteur privé et secteur public.

En définitive, et pour revenir à mon propos, le gouvernement estime que la croissance économique du pays entre 1994 et 1996 a été fondée, en grande partie, sur des racines micro-économiques peu saines. Dans ce cadre, nous voulons créer de nouvelles bases micro-économiques afin que la croissance d'après 2001 ne soit pas une répétition de la croissance peu saine des années précédentes. Nous voulons donc aller vers une croissance durable, avec la restructuration des industries et la modernisation globale de toute la société. C'est dire si les investissements auront un rôle de premier plan à jouer. En 1999 et 2000, nous devrions connaître des changements fondamentaux, pour atteindre justement cette croissance économique durable espérée.

En 1998, les investisseurs étrangers ont réagi de façon positive, avec une hausse des flux d'investissement et un renforcement de la diversité géographique des investisseurs ; certains investisseurs découvrent d'ailleurs la République tchèque. Czek Invest, notre structure spécialisée, a pris acte de cette diversité, avec un investisseur sur trois issu de l'Amérique du Nord, un sur trois d'Asie-Pacifqiue et un dernier tiers venant d'Europe.

Reste à augmenter les volumes, c'est pourquoi nous sommes là.

Les restructurations dans le secteur industriel
Bohumil J. STUDYNKA
Conseiller du Président de CKD pour la restructuration, membre du Conseil d'administration, CKD Praga Holding, Gérant de Dr Bohumil Studynka Associates

Je tiens à remercier le Sénat français pour son invitation. C'est un grand honneur d'être ici aujourd'hui.

Je ne doute pas que vous ayez lu les documents remis et je note que l'exposé de Monsieur Mertlik a été très complet. Que puis-je donc vous dire ? A ce jour, en 1999, bien que nous ayons mené nombre d'actions, avec des succès variés, nous sommes dans la situation de 1989. Lorsque le marché a été ouvert, nous avons rencontré des spécialistes de l'Ouest. Ils sont venus nous dispenser de bons conseils et parler avec les économistes locaux, lesquels avaient dû se taire depuis nombre d'années. Ce dialogue s'est transformé en conflit mais certains ont estimé que nous avions besoin de conseils. Il est vrai que nous avons commis des erreurs, notamment par le biais des privatisations par coupons qui ont débouché sur un actionnariat peu impliqué dans la santé de l'entreprise. Deuxièmement, nous avons préféré le côté macro-économique de notre économie. Mais, pour avancer, il faut que les jambes micro et macro-économiques soient de la même hauteur. Tel ne fut pas le cas et, à la fin de cette période, nous avons vu que la plupart des propriétaires avaient des intérêts très divers. Nous avons d'ailleurs inventé un mot pour signifier que des dirigeants pouvaient subrepticement vider une entreprise de sa substance.

Plutôt qu'en 1989, nous sommes en fait en 1938. A l'occasion des accords de Munich, des textes ont précisé les dimensions des entreprises de notre pays, leur fonctionnement... Cette situation a perduré, d'autant qu'après 1949, le pays était dans le Comecom, synonyme d'autarcie. L'économie était donc une boîte de conserve. Celle-ci a été ouverte en 1989, certaines activités ont disparu, d'autres sont restées... Mais l'environnement n'était plus celui de 1938. Nous sommes dans un monde international. Bien évidemment, comment lutter contre les entreprises géantes de l'Ouest ?

Concernant les investissements directs dans notre pays, nous avons établi que les opérateurs privatisés ne devaient plus recevoir aucune aide et que les investisseurs étrangers étaient suffisamment riches. Mais ces derniers comparent les conditions que leur font les pays et comparent les cadres d'investissement de la Malaisie, de la République tchèque et d'ailleurs pour décider d'un investissement.

Pour prendre un exemple que je connais bien, CKD est dorénavant divisé en cinq secteurs. Sa réorganisation financière s'est traduite par la mise sur le marché d'actions. Mais cette réorganisation est survenue en même temps que la crise asiatique. Nous entendions poursuivre ces réorganisations en empruntant sur les marchés. Puis le gouvernement actuel a pris les mesures précédemment citées. Les banques pourraient accorder des allègements de crédit aux créanciers. Globalement, toutes les entreprises tchèques ne sont que les sujets des marchés internationaux et non des acteurs économiques au sens plein du terme. La question première devient donc celle de l'entrée en relation avec des investisseurs étrangers. Nous devons leur proposer des atouts, ne serait-ce qu'en leur présentant une entreprise organisée. Cette organisation passe aussi par la coopération entre entreprises.

A ce jour, le programme du gouvernement est dans sa phase finale et il importe de le finaliser au plus vite. C'est l'économie qui doit primer. La future agence pour la restructuration devra donc être forte, dominante, représentative. Cet organisme ne devra pas avoir honte de son travail. A cette condition, nous avancerons sur nos deux jambes.

Concernant la main d'oeuvre, je crois qu'il faut souligner la productivité du travail, la discipline, les flux tendus... Ce sont autant d'atouts. Jadis, l'on disait d'ailleurs que les ouvriers tchèques avaient des mains d'or. Mais on a surtout besoin d'opérateurs spécialisés. Je fus Directeur de General Electric pour la République tchèque et j'ai eu l'occasion de suivre le flux tendus. Je parle donc en toute connaissance de cause.

Je vous donne rendez-vous pour les questions.

Le rôle des banques dans l'économie tchèque
Marie-Hélène BERARD
Conseiller à la Direction générale des pays de l'Est, Crédit Commercial de France

Le CCF est une banque française privée, plus que centenaire, qui travaille en France et à l'étranger en banque d'investissement et de réseau. Le CCF, en République tchèque, est actionnaire d'une banque locale.

Ce qui s'est passé récemment en République tchèque montre le rôle irremplaçable des banques dans l'économie et l'intérêt de maîtriser vraiment le système bancaire.

Premièrement, les banques ont joué un rôle déterminant dans la transition. Les banques se sont multipliées dès 1990 et nous avons maintenant 50 banques environ contre 4 il y a quelques années. La République est de fait sur-bancarisée. En outre, les contraintes en fonds propres n'ont pas été assez strictes. Les premières années, ces acteurs bancaires ont commis des erreurs et connu des difficultés. Les banques n'avaient pas, par définition, une réelle connaissance de leurs clients, étaient mal contrôlées par la Banque Centrale... De plus, le gouvernement poussait les banques à accorder les crédits entre 1990 et 1995. En 1994, un tournant restrictif a été pris.

Deuxièmement, la législation n'était pas suffisante pour permettre aux banques de fonctionner correctement. Les banques n'étaient donc pas aux normes et les ratios imposés n'étaient pas suffisamment protecteurs. La déstabilisation a débuté à l'automne 1993, avec des faillites, dont celle de la Krediki Banca. La Banque Centrale a présenté trois programmes d'assainissement : recapitalisation, réduction du nombre de banques et consolidation (c'est-à-dire report sur l'Etat des mauvaises créances, comme en France avec le Crédit Lyonnais).

Autre trait du paysage : les liens quasi-incestueux entre banques et industries. Les industries, du fait du système de coupons des privatisations, se sont tournées vers les banques qui ont créé des fonds d'investissement et qui sont devenues de fait les actionnaires principaux. La situation était vraiment malsaine. D'ailleurs, comment choisir entre la place d'actionnaire et le rôle de créditeur ?

La privatisation des banques est apparue comme la meilleure solution et les pouvoirs publics ont dit ne pas avoir les moyens de créer seuls des banques nationales, d'où l'appel systématique aux banquiers étrangers. Une première banque a été vendue à un groupe japonais. La seconde banque, la CHOB, donne actuellement lieu à une compétition entre acteurs étrangers, la BNP et la Krediet Bank notamment. La privatisation des banques devrait se clore en 2001 mais des questions demeurent, notamment sur le nettoyage des fonds, et la détention par des étrangers de portefeuilles d'actifs.

Concernant les taux, les crédits restent chers en République tchèque. En outre, par effet de compensation par rapport au passé, les banquiers sont restrictifs.

Enfin, la restructuration des banques et leur assainissement est à mon sens le meilleur levier pour l'évolution du secteur industriel. C'est un assainissement forcé et désagréable mais cependant essentiel.

Pour terminer sur ce chapitre des banques, il est facile aujourd'hui de voir ce qu'il aurait fallu faire (politique de contrôle de la Banque Centrale plus adaptée, sécurité des crédits...). En même temps, le processus de privatisation choisi (par coupons, sans cash) rendait le rôle des banque inéluctable. En tout état de cause, le gouvernement actuel fait preuve de volonté et d'engagement pour assainir le secteur bancaire, tout comme l'avait fait son prédécesseur.

Les financements communautaires
Stephen COLLINS
Directeur du Départements Investissements,
Délégation de la Commission européenne à Prague

Je vous indique tout de suite que notre délégation à Prague vous a fait parvenir différents documents et notamment des adresses utiles.

L'adhésion à l'Union européenne est soumise à trois conditions :

· Un fonctionnement démocratique, respectant les droits de l'Homme et les minorités ;

· Une économie de marché, pouvant se soumettre à la concurrence dans l'Union.
La Commission en 1997 puis en 1998 a estimé que ces deux conditions étaient quasiment respectées par la République Tchèque à ce jour. Reste à développer ces acquis.
· Adopter et mettre en oeuvre toute la législation communautaire (l'acquis communautaire, déjà cité par Monsieur Coste).
Ce troisième point est plus délicat et demande du temps. Dans notre dernier rapport, nous avons estimé que la date de 2003 est encore pertinente, mais seulement si les choses s'accélèrent.

Concernant les financements européens, le Conseil des chefs d'Etat a fixé les ordres de grandeur pour la période 2000/2006. La moitié des financements devra être fournie par le programme Phare (1,56 milliard d'euros par an). Les autres programmes sont Ispa (1,04 milliard d'euros par an), Sapard (0,52 milliard) et les programmes de l'Union proprement dit (les pays candidats ont la possibilité de participer aux programmes destinés aux pays membres actuels ; ils doivent donc aussi verser leur contribution, dans le cadre d'une « participation avant adhésion »). Le total, pour les pays de la zone, est de 3,12 milliard d'euros. La croissance des financements communautaires est donc nette à partir de 2000.

Si nous revenons sur les programmes Phare, trois lignes sont à citer :
· Les programmes nationaux : 60 % du budget, chaque programme national touchant un seul pays et étant négocié entre la Commission et le gouvernement tchèque par exemple ;

· Les programmes de coopération transfrontalière : 15 % du total, programmes consacrés au développement de meilleures relations sur les zones de frontières (l'Allemagne et l'Autriche pour la République tchèque) ;

· Les programmes multi-beneficiary (25 %) pour les transports par exemple.
Concernant les types de projet, pour le programme Phare toujours, différentes catégories sont prises en compte. Les études, conseils et formation (30 % du total), souvent critiqués, sont utiles lors de certaines périodes. Les biens d'équipement (10 %) comprennent notamment les équipements pour les postes frontières, qui permettent de mieux contrôler les migrations et donc de respecter les textes de Schengen. Enfin, la construction (35 %) touche par exemple l'assainissement de l'eau, les routes ou les chemins de fer, et les programmes de prêts pour un objectif spécifique (25 %).

Je voudrais d'ailleurs revenir sur ce dernier point, qui peut intéresser les entreprises privées. Une liste indicative des domaines d'intervention des programmes Phare de 1990 à 1998 montre que nous sommes intervenus dans les trois secteurs qui correspondent aux trois conditions citées en introduction :
· Démocratie : soutien aux organisations non gouvernementales ;

· Economie de marché : investissements, soutien aux transports... :

· Législation : conseils, formation...
Les brochures remises reviennent également sur les programmes de prêts, éligibles pour les entreprises implantées en République tchèque (sans condition de nationalité). A titre d'exemple, le risk capital fund est destiné à des investissements directs de PME. En la matière, nous rencontrons un réel succès en République tchèque et nous recherchons des financiers pour mettre en place un deuxième fonds de venture capital. Concernant les facilités multi-pays pour les PME (multi-conuntry SME facility) , c'est un programme géré par Bruxelles, avec un volet pour chaque pays. Les cofinancements sont là aussi nécessaires. Je cite enfin le JOP, point intéressant, qui touche les compagnies établies en Union européenne et non dans la seule République tchèque. L'objet de cette mesure est de financer les études préliminaires de faisabilité pour des joint ventures.

Il peut aussi être intéressant pour des entreprises françaises de participer à des appels d'offres, de fournir des biens d'équipements, de mener des formations. Pour le programme multi-bénéficiaire, il convient de contacter Bruxelles. A l'inverse, il existe un fonds national pour la République tchèque. Parallèlement, une unité centrale de finances et de contrats (CFCU) supervise les contrats de service. Enfin, les agences de mise en oeuvre (les anciennes PMU) sont responsables des appels d'offres pour la construction ou un grand programme de prêts par exemple.

Pour le programme Phare, je vous invite à consulter europa.eu.int/comm/dg1a/phare car tous les appels d'offres y sont décrits. Si votre projet est bon, vous serez dans la première sélection et vous recevrez les dossiers détaillés. Pour les services, vous pouvez consulter le Journal Officiel des Communautés. Si de petits montants sont en cause, les appels d'offres sont uniquement mentionnés par le Journal Officiel tchèque.

Débat

De la salle

Je travaille dans l'industrie laitière et nous avons parlé de la République tchèque comme pays industriel. La France a souvent investi dans le domaine agro-alimentaire. Que pensez-vous de notre agriculture et de notre industrie agro-alimentaire ?

Monsieur BOIDIN

Nous y reviendrons cet après-midi, avec Dominique Mauppin, Conseiller économique et commercial à Prague.

Philippe COSTE

A la différence des autres PECO candidats à l'adhésion, la République tchèque ne laisse qu'une place modeste à l'agriculture. Il est vrai que le pays a une forte tradition industrielle. En outre, depuis la Révolution de velours, les forces du marché ont été libres dans le secteur, d'où des modifications importantes et rapides de l'ensemble de l'activité agricole. Au surplus, cela s'est produit alors que le pays réorientait son économie de l'Est vers l'Ouest, où, comme chacun sait, les exportations agricoles de l'Union se font avec des restitutions. Cela a d'ailleurs pu causer des perturbations sur le marché tchèque. Les accords de Marrakech ont également eu des conséquences négatives localement. Finalement, tout concourt à diminuer la place relative de l'agriculture dans l'économie du pays. J'ajoute que l'acquis communautaire va s'appliquer bien évidemment à l'agriculture. Cela pourrait faire émerger de vraies perspectives pour les investisseurs souhaitant être présents dans le secteur

Elisabeth PILLET, Ministère des transports

J'aimerais revenir sur le programme multi-pays et notamment sur le programme de transports traditionnellement géré à Prague. Sera-t-il maintenu ?

Stephen COLLINS

Nous gérons actuellement des programmes approuvés il y a deux ou trois ans. Et pour l'instant, il n'y a pas eu d'autres programmes de proposés. Les programmes multi-pays pour le transport prendront fin lorsque les budgets des programmes actuels seront utilisés entièrement. Mais il ne faut pas oublier que les programmes multi-pays ont été très actifs et que les programmes nationaux présentent de réels avantages.

Eric SPITS, Thomson

Concernant le soutien de petites et moyennes entreprises en R & D, le gouvernement compte-t-il agir, notamment pour financer le développement de nouveaux produits ?

Pavel MERTLIK

Nous avons deux schémas de soutien aux entreprises : les programmes de la Banque Morav, au nombre de 11, et je pense que le flux de ces programmes pourrait être encore supérieur, le conseil gouvernemental pour la recherche, qui distribue des subventions (son budget a d'ailleurs été augmenté en 1998). 50 % de ces subventions vont à la recherche grâce au Ministère de l'Industrie et du Commerce. Enfin, je note, pour le soutien direct des investissements étrangers, que nous avons déjà parlé des incitations préparées par les pouvoirs publics. Un volet de ces incitations concerne la Recherche et Développement.

Vladimir CHERNI

Je suis étonné que vous parliez du rang de la France alors que l'Allemagne est davantage présente ! Les difficultés que vous avez mentionnées pour expliquer la position de la France existaient aussi pour l'Allemagne !

Philippe COSTE

La question est bonne mais les chiffres sont faux car nombre d'investissements faits par des entreprises françaises sont en fait mis en oeuvre par des filiales allemandes de groupes français, implantées en République tchèque. Il faut donc augmenter les chiffres des investissements français. En outre, différents pays agissent de la sorte. Dominique Mauppin y reviendra cette après-midi.

Pavel MERTLIK

Les Allemands ont été présents à partir de 1990. Les investisseurs allemands, en 1992, 1993, connaissaient bien l'environnement, leurs partenaires commerciaux et parlaient le même langage que leurs interlocuteurs. L'Allemagne a donc pris de l'avance mais la position de ce pays tend à se réduire actuellement.

De la salle

Je suis professeur de tchèque à Paris IV. Je crois que nous devons faire un effort pour former les élites de la République tchèque. Mais je note que les étudiants ont toujours le même profil. Nous pourrions donc évoluer, de concert avec Bruxelles par exemple.

De la salle

Je représente la société Essor. Compte tenu des conditions de chiffres d'affaires existantes dans le cadre du programme Phare, les groupes français sont-ils de facto exclus de ces programmes ?

Stephen COLLINS

Il y a des fonds pour les PME comme je l'ai dit. Mais c'est là une petite partie du programme Phare. La plupart de nos investissements renvoient aux infrastructures et à leur gestion. Si votre compagnie gère des infrastructures, des subventions pourront donc être trouvées.

Philippe COSTE

Les choses évoluent, lentement mais sûrement, quant à l'apprentissage de la langue tchèque. Les chefs d'entreprise font des efforts, des deux cotés, pour ne prendre que cet exemple.

Vendre, investir, travailler
en République tchèque
Cette seconde partie a été animée par Philippe NACHBAR, Président du groupe sénatorial France-République tchèque et Bernard BOIDIN, Directeur de l'Information Economique, Juridique et Réglementaire, CFCE.

Les relations commerciales franco-tchèques
et la présence française en République tchèque
Dominique MAUPPIN
Conseiller économique et commercial à Prague

Mesdames et Messieurs, je vais revenir sur trois sujets principaux : la situation économique de la République tchèque, les échanges commerciaux franco-tchèques, et l'investissement français en République tchèque. Mon ambition est double. Premièrement, sans nier la situation actuelle de crise, je veux vous inciter à voir au-delà de cette crise pour prendre en comptes les fondamentaux de la République tchèque, qui en font vraiment un bon risque pays. Deuxièmement, je voudrais détailler les évolutions favorables de la présence française.

La situation macro-économique

L'économie tchèque est en récession, c'est indéniable, mais cette baisse d'activité ne doit pas nous empêcher d'apprécier ses qualités économiques fondamentales. Ce pays, au lendemain de la Révolution de velours, s'est inscrit dans le cadre de l'économie de marché, a vu la part de l'industrie se réduire, ainsi que celle de l'agriculture, au profit de celle des services.

Longtemps, la République tchèque a été considérée comme le meilleur élève des PECO. Puis est intervenue cette crise de post-transition. La crise est relativement sérieuse : baisse de 2,7 % du PIB en 1998, taux de chômage de 8 %, montée rapide de ce taux, évolutions du secteur bancaire qui a besoin de forte consolidation, marché des capitaux embrayonnaire, crédit rare...Ce sont là autant de points peu favorables. Il a été rappelé ce matin que le budget a été pour la première fois voté en déficit. Enfin, l'appareil productif (sidérurgie, mines, transport, chimie, mécanique) reste insuffisamment restructuré.

Pour autant, faut-il voir tout en noir ? Non car cette présentation cache nombre d'évolutions très importantes. Parallèlement à la crise, le risque pays s'est sensiblement amélioré : en effet, les déséquilibres extérieurs ont été maîtrisés ainsi que l'endettement. Le déficit représente 4,4 % du PIB contre 8 % en 1997. Le solde déficitaire de la balance des paiements représente 2 % du PIB contre 7 % auparavant. Les comptes extérieurs ont donc été restaurés en 1998. La dette représente environ 40 % du PIB. J'ajoute que les réserves de change sont correctes, voire considérables, et que les salaires réels sont véritablement maîtrisés. Je ne reviens pas enfin sur l'inflation et les investissements directs.

Ces indicateurs nous font penser, au sein du Ministère de l'Economie notamment, que le risque pays doit être pris même si le risque privé appelle une certaine attention.

Les échanges commerciaux entre la France et la République tchèque

La France est officiellement le sixième fournisseur et client de la république tchèque. Les échanges commerciaux sont en plein essor ; ils ont triplé de 1993 à 1998, soit une augmentation moyenne annuelle de près de 30 %. Ces échanges représentent 12,5 milliards de francs à ce jour. Le pays échange avec l'étranger des biens qui incorporent toujours davantage de valeur ajoutée.

Les exportations françaises ont été multipliées par trois en 5 ans. La République était jadis notre 52ème client. Elle est au 35ème client en 1998. Depuis deux ans, il existe un ralentissement économique qui s'est traduit par des chiffres de progression moindre (nous avons abandonné les 25 % de croissance par an pour trouver des hausses annuelles comprises entre 5 et 10 %).

Les exportations tchèques en France augmentent quant à elles toujours de plus de 25 % par an.

La présence française peut être reflétée par les parts de marché. Tout indique que cette présence s'est renforcée. Pour une part de marché de 3,7 % en 1994, et de 3,1 % en 1993, nous avons une part de marché de 4,4 en 1998. Notre taux de progression est supérieur à celui des autres pays, ceux notamment qui sont avantagés par leur situation comme l'Allemagne.

Concernant la structure des échanges, les biens d'équipement professionnels et les biens intermédiaires sont les secteurs les plus importants. Ils représentent respectivement 30 % et 26 % (contre 38 % auparavant, ce qui signifie que la République tchèque est de plus en plus autonome) de nos exportations en 1998. L'automobile et les pièces détachées représentent 18 % de nos exportations, les biens de consommation non alimentaires (pharmacie, textile...) 11, et ces deux secteurs sont en hausse. Enfin, la place du secteur agro-alimentaire reste stable à 7 %. Il est vrai que la France a rapidement investi dans ce secteur et avec force (Bongrain, Pernod, Danone....). Ces sociétés se développement rapidement, d'où une production locale élevée.

Concernant les importations françaises, les biens d'équipement (électronique, matériel électrique, équipement mécanique) représentent 31 % des exportations de la République, les biens intermédiaires 27 %, les matériels de transport (25 %, en forte progression), les biens de consommation 13 %.

Au total, l'analyse de ces échanges montre que la modernisation de l'appareil productif, les évolutions des habitudes de consommation déterminent les importations.

Le cadre commercial en République tchèque est connu : le pays est ouvert. D'ailleurs, le cumul exportations/importations représente plus de 100 % du PIB national ! par ailleurs, le commerce est dorénavant orienté à hauteur des deux tiers vers l'Europe occidentale. En matière de politique commercial, le droit de douane moyen est relativement bas (3 % de taxes à l'importation pour les biens d'équipement). En outre, certaines protections disparaissent et sont démantelées pour les produits agricoles. Globalement la législation commerciale et douanière est calquée sur celle de l'Union européenne, même si des crises ponctuelles peuvent survenir. L'environnement est donc favorable, voire très favorable, au commerce extérieur. Je ne reviens pas en outre sur les atouts de ce pays, comme la qualification de la main d'oeuvre. Et le poste d'expansion de l'Ambassade de France sera toujours à votre disposition.

Les investissements français

Depuis 1990, les investissements directs français représentent 8 % du total, derrière l'Allemagne, les Etats-Unis, la Suisse et le Royaume Uni. L'effort français d'investissement est néanmoins reconnu par les autorités. Ces dernières le perçoivent comme important mais insuffisant. C'est pourquoi nous entendons insister sur la différence entre la réalité et les chiffres depuis quelques mois. De fait, l'investissement français est en train de s'imposer. A partir de 1997, les investissements directs ont explosé et, pour 1998, les réalisations sont proches de 250 millions de dollars, contre un chiffre officiel de 100 millions.

En fait, la réalité de la présence française est incomplète du fait des statistiques d'une part et de la configuration de la Czechinvest d'autre part. Premièrement, comme l'a dit Philippe Coste, les investissements français sont décidés et par les sièges sociaux en France mais mis en oeuvre par des filiales allemandes et autrichiennes. Le chiffre officiel représente donc 50 à 70 % de la réalité. Deuxièmement, Czechinvest s'intéresse surtout à la création d'entreprises, ce qui ne correspond pas à la stratégie des entreprises françaises.

Au total, l'investissement français est en train de s'étoffer. C'était souhaitable car les opportunités demeurent. La répartition sectorielle des investissements évolue en fonction de la période considérée.

Je voudrais conclure sur le rappel d'un certain nombre d'opportunités et de secteurs pouvant intéresser les entreprises françaises souhaitant s'implanter en République tchèque. Je pense aux transports ferroviaires, à l'automobile, au secteur des biens d'équipement.... En outre, comme cela a été dit, nombre de domaines appellent des interventions (air, eau...) et sont pris en compte par les programmes Phares. Les besoins sont également immenses pour l'habitat ou les futures privatisations des sociétés énergétiques. Cela peut intéresser les grands opérateurs comme les fournisseurs de matériels. Les opportunités touchent enfin les services, les collectivités locales (concessions), le tourisme (besoin d'infrastructures) et la grande distribution.

Il faut tenir compte de l'ensemble des éléments, bien appréhender tous les indicateurs, prendre en compte la conjoncture tout en la dépassant pour penser à une implantation en République tchèque. Les opportunités sont là, avec notamment l'évolution des consommations locales. La transition en elle-même est donc une opportunité. Je termine en notant que les entreprises implantées en République tchèque réalisent, pour l'immense majorité, des croissances de chiffre d'affaires, de 5 à 50 %. Et ce chiffre est atteint alors que le pays connaît une crise...

Travailler en République tchèque
Christian-André MARTIN
Gérant, Ecotex, Président de la section République tchèque des Conseillers du Commerce Extérieur

Mesdames et Messieurs, le fait de travailler en République tchèque constitue une expérience si riche que j'ai choisi de n'évoquer que quelques sujets.

La compréhension des habitants

Il faut, pour travailler à l'étranger, se mettre à la place de nos interlocuteurs. En tant que Français, comment sommes-nous perçus ? En 1993, une certaine crispation existait et nous n'étions pas vraiment bien considérés. Depuis, la donne a changé et les entreprises ont obtenu de bons résultats. La création de la Chambre de Commerce a en outre renforcé la notoriété des acteurs économiques. Le paysage est donc maintenant favorable.

Mais quels sont les comportements à éviter ? Les habitants pensent que les Français sont souvent en retard. Deuxièmement, les Français aiment aller vite à la conclusion alors que les Tchèques aiment prendre leur temps et approfondir les dossiers. Les horaires parisiens - soit prendre un rendez-vous vers 18 heures - ne sont pas appréciés outre mesure et les Tchèques préfèrent débuter leur journée de travail à 7 heures et, le soir, vaquer à leurs occupations. Enfin, montrer son énervement serait sans doute une erreur car les Tchèques sont très calmes, au moins en apparence.

Le marché du travail

Depuis janvier 1998, le chômage augmente. Le recrutement devient donc plus facile, surtout à Prague. En termes de qualité de la main d'oeuvre, tout a été dit : la main d'oeuvre locale est performante techniquement, homogène et bien organisée. En revanche, les personnes accomplissent la tâche qui leur a été donnée sans chercher à innover ni à regarder autour d'eux. En termes de productivité, la donne s'est améliorée ces dernières années alors que la situation en 1993 était assez défavorable (à l'époque, j'avais estimé la productivité locale à 35 % du niveau français). Mais, du fait des salaires, il est possible de fabriquer de bons produits dans de bonnes conditions.

Du fait de la montée du chômage, la désindexation des salaires est intervenue. En outre, dans certaines régions, comme en Moravie, des aides à l'embauche existent. Les niveaux de rémunération demeurent modestes : un ouvrier qualifié à Prague coûte 3 500 francs charges comprises. Cependant, commerciaux, financiers et gestionnaires sont des postes difficiles à trouver car le nombre de personnes formées demeure très faible. Lorsque vous embauchez, il sera toujours utile de détailler les termes du poste.

Celui qui a un salaire supérieur à 80 000 couronnes par an paiera 40 % d'IRPP, ce qui est énorme. Les entreprises motivent donc les personnes par des « avantages annexes ». Je pense à la voiture de fonction notamment. Le personnel de bureau est très attaché à des horaires fixes, beaucoup plus que les ouvriers par exemple. Demander des heures supplémentaires suppose donc, dans les bureaux, de les prévoir longtemps à l'avance.

Enfin, la mobilité est quasiment inexistante, sauf pour des postes très élevés. Des sociétés qui ont déplacé leur Siège social du centre de Prague vers la périphérie ont vu seulement 32 % des salariés les suivre ! Cela m'a surpris à mon arrivée dans le pays.

Les syndicats ont une attitude très consensuelle et raisonnent plus à l'allemande qu'à la française.

Le consommateur

En 1993, le fournisseur choisissait encore son client parmi plusieurs demandeurs. La situation est inverse aujourd'hui. En d'autres termes, le client commence à faire la loi et cette dimension ne doit pas être oubliée lorsque l'on traite des affaires.

Reste que le consommateur est encore jeune. L'attrait pour la nouveauté est immense et une publicité peut très vite engendrer un achat. Mais, comme de plus le consommateur est peu fidèle, votre produit pourra être rapidement abandonné.

S'implanter : acquisition ou création  ?
Pascal CHARRIAU
Directeur général, Schneider Electric République tchèque, Conseiller du Commerce Extérieur de la France, section République Tchèque

Mesdames et Messieurs, je voudrais aborder quelques points en tentant notamment de revenir sur mon expérience et celles d'autres entreprises.

S'implanter, pour quoi faire ? On peut y aller pour prendre des parts de marché, pour produire, pour faire les deux... Et les types d'investissement diffèrent selon vos objectifs. Pour Schneider, absent du pays durant 60 ans, nous avons acheté une société avec pour objectif de prendre des part de marché. Par la suite, et seulement par la suite, nous avons décidé de transformer l'usine en centre global pour la zone.

Quels sont les points-clefs d'un investissement ? Je citerai la sous-traitance, qui représente un fort potentiel lorsqu'on est industriellement présent, l'éducation et la culture technique (le marché a de fait un goût marqué pour les produits de bonne qualité), le fait d'être national (d'où l'importance de la façade locale pour jouer gagnant/gagnant, d'autant que les Tchèques ne s'attendent pas à être conseillés sur leurs manières de travailler -ce qui explique certaines réticences face à l'expatriation)...

Je note que le marché de l'emploi connaît de fortes disparités selon les régions, avec par exemple un taux de chômage presque nul à Prague et proche de 20 % dans certaines régions.

L'acquisition permet une croissance plus rapide, représente une acquisition de compétences, correspond à l'existence de bonnes opportunités et donne une image d'entreprise locale. Mais des risques doivent être cités : le risque par rapport à la cible (accès réel au marché, état financier, actifs industriels...) et l'énergie à investir dans la transformation et la modernisation (et cela même si les opportunités touchent sans doute dorénavant des entreprises qui ont déjà évolué).

Pour sa part, la création correspond à moins de risques et à une maîtrise plus assurée des investissements, permet une création plus rapide de culture d'entreprise. Elle est fréquente dans les secteurs nouveaux ou en grande transformation (grande consommation, services, nouvelles technologies...). Restent les contraintes : l'acquisition plus lente de parts de marché, celle des compétences et le manque d'image locale surtout en cas de vente pure de produits importés.

Les exemples d'investissements, dans les deux catégories, sont nombreux. Les acquisitions correspondent bien à la prise de parts de marché dans des secteurs traditionnels et à évolution généralement lente. Les créations ont été celles de la Sagem ou de Matsushita, qui sont parties de zéro avec un objectif industriel, ou celles de Carrefour ou de Sodexho dans les services. Je note d'ailleurs qu'il y aura prochainement des acquisitions dans le secteur des services.

Le choix, finalement, entre acquisition et création dépend du secteur, des objectifs commerciaux, des opportunités éventuelles d'acquisition, de la capacité d'investissement et de prise de risques... Je vous remercie pour votre attention.

Exemple d'une implantation réussie
Georges JACOB
Directeur international, Abzac SA, Conseiller du Commerce Extérieur de la France

L'histoire est celle d'une PME et je crois qu'il est possible que des PME s'implantent avec succès dans des pays comme la République tchèque. Le groupe Abzac couvre plusieurs produits et activité (emballage en craft, tube spiralé, cartons). Le chiffre d'affaires est de 430 millions, pour 469 personnes. Le Groupe a 16 usines dans le monde car nous ne pouvons pas exporter nos produits à plus de 800 kilomètres (du fait de leur volume). Nous pensons ouvrir un site en Pologne la fin de l'année 1999. 40 000 tonnes de tube ont été produits par le Groupe en Europe et 20 000 tonnes au Canada.

En République tchèque, nous avons créé une entité juridique. Cesky Abzac regroupe 18 personnes, c'est un green field (deux partenaires papetiers, JIP et Morpa) qui dispose d'une situation géographique optimale et a été un laboratoire pour des machines très performantes (alors que certains pensent toujours mettre dans les PECO les plus vieilles machines de France....).

Nous nous sommes positionnés sur un produit de qualité, positionnement nécessaire pour la papeterie en République Tchèque. La société s'est développée en 1998, avec un quasi-doublement de sa capacité. La structure de Direction est tchèque, étant entendu que l'usine bénéficie d'une assistance technique permanente d'Abzac SA depuis deux ans (il s'agit d'un expatrié). La formation est d'ailleurs très importante pour nous et les échanges avec les autres usines (Canada, France...) sont nombreux. Les ouvriers tchèques viennent donc se former dans ces sites. A ce jour, notre société représente 50 % du marché national (55 % de la papeterie, 35 % des plastiques...), elle a des développements en Autriche et dans le Sud de la Pologne. La productivité de l'usine est comparable à celle de la France, voire meilleure, et nous bénéficions de compétences techniques et industrielles de premier plan.

Le résultat positif est de 5 % net en 1998 et le chiffre d'affaires 1999 représente près de 100 millions de couronnes. Nous envisageons d'ailleurs l'implantation d'une deuxième usine.

Nous avons cependant rencontré des difficultés : problèmes avec les banquiers français (qui jugeaient le projet trop petit...), difficultés pour trouver des terrains, pour mettre aux normes les machines.. Nous avons en outre eu du mal à trouver un cabinet comptable. Enfin, j'insiste sur deux points : bien financer en fonds propres son projet et fabriquer des produits de qualité.

Le cadre juridique des investissements
Maître Renaud BAGUENAULT de PUCHESSE
Associé, Cabinet Gide Loyrette Nouel, Prague, Avocat à la Cour de Paris, Conseiller du Commerce Extérieur de la France, section République tchèque

Je vais aller à l'essentiel, au vu de mon expérience de trois ans à Prague pour le cabinet Gide Loyrette Nouel. Quelle est l'utilité d'un avocat français à Prague ? Il s'agit d'associer les compétences apprises à Paris et les spécificités locales pour servir au mieux nos clients. Comment faire pour créer une entreprise en République  tchèque ? Vous ne serez pas dépaysé (SA, rapatriement des capitaux, investissements, incitations fiscales même si un seuil de 10 millions de dollars est de fait une condition restrictive...). Il faut environ deux mois pour créer une société. Le formalisme est certain et le passage devant le notaire obligatoire.

Les joint ventures ou les rachats à 100 % d'une entreprise tchèque sont les deux voies possibles pour une acquisition. En cas de joint venture, il y a une différence d'approche psychologique qui ne faut pas oublier. Autrement, les techniques sont comparables même si les cadastres sont lents (une inscription peut prendre 6 mois...). Le contrat sur futur contrat est utilisé, de même que la cession d'entreprise, qui permet d'isoler une activité, ou la co-propriété. La vraie difficulté est finalement d'avoine des informations fiables. Les difficultés touchent aussi la garantie de passif, qui n'est pas bien perçue par les Tchèques alors que cet outil fait partie du paysage en France. La coopération entre avocats locaux et avocats français est donc essentielle.

Enfin, je note que le conseil est dans une situation floue (textes imprécis, jurisprudence récente...) dans de tels pays. Concernant l'accès aux Tribunaux, il faut savoir qu'il n'y pas de procédure d'urgence en République tchèque : le référé que nous connaissons ici n'est donc pas possible. En outre, les mesures conservatoires sont quasiment impossibles à obtenir. Enfin, il n'est pas toujours possible de faire exécuter les décisions judiciaires (parce que le pays ne connaît pas l'équivalent de nos huissiers).

Monsieur BOIDIN

Je voudrais remercier les intervenants de cette table ronde, qui sont tous venus de la République tchèque pour nous apporter leurs témoignages.

Un Sénateur tchèque

Je voudrais remercier mes homologues français et notamment les membres du groupe sénatorial France-République Tchèque.

Aujourd'hui, nous avons détaillé les relations entre nos deux pays. Nous pourrions revenir sur certains points car la réalité est parfois loin de sa vision. De plus, des chiffres peuvent être discutés. Distinguons toujours l'image et la vie réelle. En tout état de cause, ayez du courage pour vous intégrer sur le terrain, pour vous créer votre propre expérience et fertiliser les relations entre la France et la République tchèque.

Les parlementaires tchèques cherchent, avec volontarisme, à créer un environnement optimal pour les entreprises. J'ajoute que nous avons créé un groupe d'amitié au sein du Sénat tchèque. Nous voulons nous aider pour que vous trouviez des opportunités dans notre pays et pour que nous investissiez en Tchéquie. Nous entendons coopérer. Mais, parfois, nous avons l'impression que la coopération, avec la France et d'autres pays, n'est pas vraiment mise en valeur.

En tant que Sénateur de la région où est implanté l'usine Abzac, né près d'Austerlitz ( !), je suis prêt à vous aider. Je vous souhaite de nombreux succès !

Ce colloque a été organisé en coopération par le Sénat (Service des Relations internationales) et le Centre Français du Commerce Extérieur (Direction de l'information économique, juridique et réglementaire).

Si vous souhaitez des renseignements sur ces colloques, vous pouvez nous appeler au 01.42.34.26.12 / 33.77 / 37.25 ou consulter le site internet du Sénat : www.senat.fr , rubrique "l'international".

Vous pourrez aussi vous connecter sur le site du C.F.C.E. : www.cfce.fr

Synthèse réalisée en temps réel par la société Hors Ligne -- 01 55 64 04 44

LE GROUPE SENATORIAL D'AMITIE FRANCE-REPUBLIQUE TCHEQUE

Pour tout contact :

Fabrice HUGOT, administrateur

Tél. : 01.42.34.29.71

Fax : 01.42.34.24.77

Président :

Philippe NACHBAR
(Groupe de l'Union des Républicains et Indépendants)

Sénateur de Meurthe-et-Moselle

Président d'honneur :

Philippe MARINI
(Groupe du Rassemblement pour la République)

Sénateur de l'Oise

Premier Vice-Président :

Marcel VIDAL
(Groupe Socialiste)

Sénateur de l'Hérault

Vice-Présidents :

Denis BADRÉ
(Groupe de l'Union Centriste)

Sénateur des Hauts-de-Seine

Paul GIROD (Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen)

Sénateur de l'Aisne

Secrétaires :

Xavier DARCOS
(Groupe du Rassemblement pour la République)

Sénateur de la Dordogne

Jean-Paul DELEVOYE (Groupe du Rassemblement pour la République)

Sénateur du Pas-de-Calais

Patrice GELARD (Groupe du Rassemblement pour la République)

Sénateur de la Seine-Maritime

André MAMAN (Sénateur ne figurant sur la liste d'aucun groupe)

Sénateur représentant les Français établis hors de France

Joseph OSTERMANN (Groupe du Rassemblement pour la République)

Sénateur du Bas-Rhin

Danièle POURTAUD (Groupe Socialiste)

Sénateur de Paris

Xavier de VILLEPIN (Groupe de l'Union Centriste)

Sénateur représentant les Français établis hors de France


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