Le 25 juin 1836 à six heures et demie du soir.

Le roi Louis-Philippe sort du conseil des ministres, aux Tuileries, pour se rendre à Neuilly avec la reine et Madame Adélaïde. Louis Alibaud décharge un fusil-canne, « nouvelle invention », sur le roi, « presque à bout portant », « en l’introduisant dans la voiture et l’appuyant sur la portière » ; le meurtrier rate son coup car au même moment le roi bouge la tête pour saluer la garde. « Ce mouvement le sauva ». Alibaud est arrêté immédiatement par un garde qui réussit à l’empêcher de se poignarder lui-même.

Il fait précéder la signature de ses aveux de la phrase : « J’ai voulu tuer le Roi que je regarde comme l’ennemi du peuple. J’étais malheureux ; le Gouvernement est la cause de mon malheur ; le Roi en est le chef, voilà pourquoi j’ai voulu le tuer. Je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pas réussi. »

A la prison du Luxembourg, il est placé dans la « chambre » de Fieschi. Louis Blanc, dans Histoire de dix ans, insiste sur la beauté d’Alibaud : « Son visage, qu’encadraient de longs cheveux noirs flottants, était réellement beau ; ses yeux bleus étaient pleins de tendresse et sa physionomie présentait un singulier mélange de mélancolie, de grâces féminines et de fierté. ».

Les débats à la Cour des Pairs se déroulent du 26 juin au 9 juillet. Après la plaidoirie de son avocat, Alibaud affirme : « J’avais à l’égard de Philippe Ier le droit dont usa Brutus contre César. Le régicide est un droit de l’homme qui ne peut obtenir justice que par ses mains ».

Louis Alibaud est condamné à la peine du parricide.

L'affaire AlibaudCe volume contient le rapport fait à la Cour par M. Le comte de Bastard, l’arrêt du samedi 2 juillet 1836, l’acte d'Accusation, le réquisitoire et la réplique de M. Martin (du Nord), procureur général, et le procès-verbal des séances du 26 juin au au 9 juillet 1836 qui ont eu lieu pour le jugement de cette affaire.

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