Le 18 janvier 1906, à Versailles, Armand Fallières est élu Président de la République au premier tour de scrutin, par 449 voix contre 371 à Paul Doumer, président de la Chambre. Clemenceau et la plus grande partie des radicaux ont préféré cet homme modéré au radical Doumer (qui sera à son tour élu Président de la République le 13 juin 1931). Ils reprochent en effet à Doumer d’avoir abandonné Combes et le " Bloc des gauches " en 1904 et d’avoir renoncé au projet d’impôt sur le revenu qu’il avait proposé en 1895.

En octobre 1906, Fallières fait appel à Clemenceau pour diriger le ministère : c’est donc grâce à Fallières que pour la première fois " le Tigre " devient Président du Conseil ; il a 65 ans.

En 1909, le Cabinet Clemenceau est usé, les discussions militaires s’enveniment à la Chambre, la situation internationale évolue vite (révolution turque, annexion par l’Autriche de la Bosnie-Herzégovine, indépendance de la Bulgarie). Fallières fait appel à un homme " plus souple ", Aristide Briand. Mais celui-ci doit démissionner au début de 1911.

Fallières appelle alors le sénateur de la Gironde, Monis, puis Caillaux. Le coup d’Agadir le 1er juillet 1911 et les négociations franco-allemandes qui suivent aboutissent à la signature d’un traité que la Chambre ratifie mais que le Sénat refuse de ratifier, sous l’influence de Clemenceau qui accuse Caillaux de conventions secrètes avec l’Allemagne.

Fallières a alors recours à Poincaré. Celui-ci fait ratifier le traité franco-allemand par le Sénat et voter la réforme électorale par la Chambre. Tandis que la situation s’aggrave dans les Balkans, le septennat de Fallières s’achève. Poincaré, dont la politique étrangère est populaire, lui succède en étant élu Président de la République le 17 janvier 1913.