« Si je n'avais pas été trop flemmard et trop prudent, peut-être aurais-je été un chef, peut-être aurais-je accompli une œuvre, car j'ai du cœur plus que la plupart des politiques que j'ai rencontrés, le souci de servir mon pays, obnubilé chez tant d'autres par l'ambition personnelle.»

Après l'Elysée, René Coty choisit volontairement de mener une vie discrète. Il refuse d'écrire ses mémoires et décline systématiquement les propositions qui lui sont faites de participer à des manifestations en France ou à l'étranger.

Il se réinstalle au Havre et fait de fréquents séjours à Paris pour assister aux séances du Conseil constitutionnel dont il est membre de droit ainsi qu'aux réunions de l'Académie des sciences morales et politiques à laquelle il est élu le 16 novembre 1959.

Il consacre l'essentiel de son temps à sa nombreuse famille : 10 petits-enfants et 12 arrière-petits-enfants et s'adonne aux  plaisirs de la lecture, de la musique et de la peinture.

Il suit cependant de près l'actualité et vote « oui » au référendum du 8 janvier 1961 sur l'auto-détermination en Algérie. Son admiration pour de Gaulle ne l'empêche pas d'hésiter lorsque le général prend l'avis du Conseil constitutionnel lors du putsch des généraux afin de disposer des pouvoirs exceptionnels conférés par l'article 16 de la Constitution.

Mais c'est un refus catégorique qu'il oppose à de Gaulle lors du référendum du 28 octobre 1962 relatif à l'élection du Président de la République au suffrage universel, refus qui s'applique tant à la question posée qu'au recours au référendum pour réformer la Constitution.

C'est le dernier combat de René Coty puisque le mois suivant, le 22 novembre 1962, il s'éteint à son domicile havrais, à l'âge de 80 ans