A partir de 1856, Prosper Mérimée séjourne régulièrement à Cannes dans l'espoir de soigner l'asthme qui l'affecte. Malgré le climat salutaire de la Côte d'azur, son mal s'aggrave d'année en année. Il s'excuse à plusieurs reprises auprès du Sénat de ne pouvoir assister aux séances en raison de ses problèmes de santé.

Au mois de mars 1869, il paraît si fatigué que son entourage croit sa mort imminente. L'annonce de son décès se répand dans la capitale. La rumeur est confirmée par voie de presse jusqu'à ce que Le Figaro publie un démenti.

Durant l'hiver suivant, Prosper Mérimée souffre à nouveau de malaises et de spasmes. Il appréhende une extinction lente et douloureuse et regrette de n'être le sujet d'une mort brusque et rapide : « Comme toute cette machine humaine est mal inventée. Elle meurt petit à petit au lieu de s'éteindre comme une bulle de savon qui crève. »

 
Malgré l'inquiétude et la souffrance, il reste soucieux de son image et tient à demeurer un homme élégant. Aussi, soigne-t-il sa tenue vestimentaire lorsqu'il se rend en visite. Son intérêt pour la politique est intact. Lorsqu'il aborde le sujet, Mérimée s'emporte parfois contre le gouvernement. Son médecin lui reproche cette agitation aggravant son état de santé.

Le 2 septembre 1870, l'armée française est défaite à Sedan. Napoléon III est fait prisonnier. Deux jours plus tard, la République est proclamée. Souffrant, Mérimée n'a pas la force de se rendre aux Tuileries où l'Impératrice, entourée de ses fidèles, s'apprête à prendre la fuite.

Le 10 septembre, il quitte Paris pour la Côte d'azur. Il est exténué et doit s'aliter nuit et jour. Il décède à Cannes, le 23 septembre 1870, veillé par Fanny Lagden, son amie de toujours.