«...Ma devise est qu'il faut mieux Souffrir le mal que de le faire...»

Issu de la petite bourgeoisie (son père est régent d'école), Nicolas-Louis François est vite remarqué pour son intelligence précoce. Ses talents de poète suscitent l'admiration de Voltaire.

Il est très tôt reçu aux académies de Dijon, Lyon et Marseille. Ces divers honneurs lui valent d'être adopté par sa ville, dont il porte ensuite le nom accolé au sien. Il est successivement avocat, lieutenant-général dans un bailliage vosgien, sub-délégué de l'intendance de Lorraine puis procureur général près du Conseil supérieur du Cap français (Saint-Domingue).
Il traduit l'Arioste et rédige un Mémoire sur les moyens de rendre la colonie de Saint-Domingue florissante. Le premier de ces ouvrages est perdu dans un naufrage qui l'affecte profondément.

Il retourne en France après avoir demandé sa retraite. La Révolution lui donne un second souffle. Député de l'Assemblée législative en 1791, sa fermeté contre les prêtres insermentés lui vaut d'être porté à la présidence. En septembre 1792, il s'efforce en vain de limiter les massacres dans les prisons.

Élu à la Convention, il refuse ce poste ainsi que celui de ministre de la Justice, préférant se consacrer au théâtre. Cependant, la comédie qu'il fait jouer, Paméla ou la vertu récompensée, est vue comme une attaque contre le régime et il est arrêté en septembre 1793. Libéré après la chute de Robespierre, il devient commissaire du Directoire dans les Vosges, entre à l'Institut puis occupe le poste de ministre de l'Intérieur, se signalant par son attention pour les arts et lettres, l'agriculture et l'industrie. Il organise une grande exposition sur ce dernier thème.

Immédiatement rallié à Bonaparte, il est nommé membre du Sénat conservateur qu'il préside de 1804 à 1806. Il est également grand trésorier de la Légion d'honneur et obtient le titre de comte en 1806. A la chute de l'Empire, il s'occupe exclusivement d'agriculture (président de la Société d'agriculture), tout en conservant sa place à l'Académie française. Il meurt de la goutte le 10 janvier 1828.