Joseph Fesch - Cardinal (1763 -1839)

«Suivre l'histoire de la peinture depuis sa renaissance jusqu'à son complet épanouissement sans sortir de la galerie»

Demi-frère de Laetitia, la mère de Napoléon, Joseph Fesch devient archiprêtre de la cathédrale d'Ajaccio après des études au séminaire d'Aix-en-Provence. Les premiers événements de la Révolution le font renoncer à l'état ecclésiastique. Il endosse l'habit militaire pour subvenir aux besoins de sa famille. En 1795, il accompagne son neveu Napoléon, pour prendre part aux marchés de fournitures de l'armée, lors de la campagne d'Italie. Après le coup d'Etat du 18 brumaire, il renoue avec la vie religieuse et participe activement à la négociation du Concordat. Nommé archevêque de Lyon en 1802, élevé au rang de cardinal en 1803, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, il organise la venue du Pape à Paris pour le sacre de l'Empereur. Il collectionne alors les faveurs du régime bonapartiste. Le 12 pluviôse an XIII, il devient membre du Sénat conservateur.

Mais les dissentiments de Napoléon avec le Saint-Siège le placent rapidement dans une situation difficile. Refusant de s'associer aux mesures prises par le gouvernement impérial contre l'autorité pontificale, il est disgracié. En 1814, après l'abdication de Napoléon, le cardinal Fesch regagne Rome et la protection du Pape. De retour à Paris durant les Cent-Jours, il est nommé Pair de France. Après l'abdication de l'Empereur, il se retire de la vie politique et s'installe définitivement à Rome. Il se consacre alors à des activités pieuses et peut enfin cultiver sa passion pour la peinture, au milieu des fabuleuses richesses artistiques accumulées depuis des années et acquises pour l'essentiel à la faveur des conquêtes napoléoniennes.

Après sa mort en 1839, sa collection de plus de 16 000 œuvres d'art est vendue et dispersée.

Son projet d'édifier un établissement d'éducation artistique, ébauché en 1827 par la construction d'un palais à Ajaccio, ne verra véritablement le jour qu'en 1990 après restauration et ouverture d'un musée portant son nom.

Joseph Bonaparte - Prince d'Empire (1768-1844)

Né le 7 janvier 1768 à Ajaccio, il est le fils aîné de Charles Bonaparte et de Laetitia Ramolino, il se destine au barreau et étudie le droit à Pise lorsque la révolte de Paoli, en 1793, l'oblige à suivre sa famille en exil en Provence. Il épouse en 1794 la fille d'un riche négociant de Marseille, Marie-Julie Clary et devient ainsi le beau-frère de Bernadotte. Elu député du département du Golo au Conseil des Cinq-Cents le 23 germinal de l'an VI, il est nommé ambassadeur à Parme, puis à Rome. Réélu l'année suivante au Conseil des Cinq-Cents, il en devient secrétaire. Il prend une part discrète au coup d'Etat du 18 brumaire. Il entre au Corps législatif, puis au Conseil d'Etat puis négocie des traités avec les Etats-Unis, l'Autriche et l'Angleterre.

Sénateur de droit, doté de la sénatorerie de Bruxelles, prince impérial, Grand-officier de la Légion d'Honneur, il reçoit la régence lors de la campagne de 1805 et refuse la couronne d'Italie. En 1806 il obtient la couronne de Naples et des Deux-Siciles et reçoit le trône d'Espagne en 1808.

Il sort d'Espagne avec les derniers bataillons français en 1813. Lieutenant-général et commandant en chef de la garde nationale, il est chargé de la défense de Paris, ville qu'il abandonne néanmoins pour suivre l'impératrice à Blois.

Pair des Cent-Jours, il s'enfuit après Waterloo à Philadelphie où il s'installe sous le nom de comte de Survilliers. A l'avènement de Louis-Philippe il proteste au nom de Napoléon II. Après des années d'exil entre les Etats-Unis et l'Angleterre, il meurt finalement à Florence en1844.

Lucien Bonaparte - Prince de Canino (1775-1841)

Né à Ajaccio le 21 mars 1775, second frère de Napoléon, Lucien Bonaparte se passionne très tôt pour la politique. Lors du soulèvement de la Corse, il est banni et gagne la Provence. Il devient garde-magasin à Saint-Maximin, il se fait appeler Brutus Bonaparte, citoyen sans-culotte, fréquente les clubs, devient chef du parti révolutionnaire de l'endroit et, entre-temps épouse en 1794 la fille de son logeur. Nommé inspecteur des charrois à Saint-Chamans, il est arrêté après les journées de prairial et relâché en août 1795.

Il vient à Marseille où l'appui de son frère Napoléon, général en chef de l'armée de Paris, le fait partir comme commissaire des guerres à l'armée du Rhin. Aux élections de germinal an VI, Lucien est élu au conseil des Cinq-Cents avant l'âge légal de 25 ans.


Nommé président du Conseil en 1799, il fournit son appui au projet de coup d'Etat du 18 brumaire dont la réussite lui revient en grande partie. Le 4 nivôse de l'an VIII, Lucien succède à Laplace comme ministre de l'intérieur. Il se montre protecteur des lettres et ses soirées deviennent célèbres. Chateaubriand , à peine rentré de l'émigration, vient y lire Atala.

La mort de sa femme en 1800 et des dissensions avec son frère lui font quitter la France pour un poste d'ambassadeur à Madrid. Ayant gagné les faveurs de la famille royale espagnole, il revient en France en 1801, se réconcilie avec son frère qui le fait entrer au Tribunat. C'est lui qui présente à cette assemblée le Concordat conclu avec Pie VII et fait adopter le 18 mai 1802 un projet de loi créant l'ordre de la Légion Honneur dont il est nommé d'emblée Grand-officier. Sénateur de droit, il est pourvu de la riche sénatorerie de Trèves.

Il se brouille avec son frère à l'occasion de la vente de la Louisiane qu'il considérait comme le plus beau fleuron de la couronne diplomatique, il se retire de la vie politique et se consacre à la littérature dans son château de Plessis-Chamant. Il épouse clandestinement la veuve d'un agent de change et une nouvelle dispute oppose les deux frères quand Napoléon lui propose la main de la reine d'Etrurie.

Lucien se fixe alors en Italie, en avril 1804, et Pie VII le fait prince de Canino.

En route vers les Etats-Unis, il est fait prisonnier par les Anglais et assigné à résidence à Ludlow de 1810 à 1814. Dans les derniers moments de l'Empire il plaide en vain la cause de son frère au Tribunat et au Sénat. Il finit sa vie paisiblement en Italie où il meurt en 18