Originaire de Riom, Eugène Rouher fait ses études de droit à Paris et devient avocat en 1836. Candidat malheureux du gouvernement Guizot en 1846, il est élu dans les rangs conservateurs en 1848. Il soutient la candidature de Cavaignac aux présidentielles avant d'intégrer le parti de l'ordre. C'est sur la liste bonapartiste qu'il est réélu en 1849. Devenu garde des Sceaux en octobre 1849, il met en place un régime répressif contre la presse. Ayant participé à la préparation du coup d'Etat, il conserve sa charge de garde des Sceaux et est l'un des principaux rédacteurs de la constitution. Opposé à la confiscation des biens des Orléans, il démissionne mais est nommé trois jours plus tard vice-président du Conseil d'Etat. Il défend les lois du gouvernement, en avocat plus qu'en politique : « La politique ne représentait pour lui ni un principe, ni une passion : c'était un dossier qu'on lui donnait à plaider ».  

Il est ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce de 1855 à 1863. Il devient sénateur en 1856, président du Conseil d'Etat en 1863 et ministre d'Etat la même année, ce qui lui permet de représenter l'Empereur au sein des assemblées. Enfin, il devient président du Sénat peu après la mort de Troplong, le 20 juillet 1869. La libéralisation du régime lui fait perdre une partie de son influence politique. Après la chute de l'Empire, il est élu représentant de la Corse, puis du Puy de Dôme et prend la direction officieuse du parti bonapartiste. La mort du fils de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à sa carrière politique. Il ne se représente pas aux élections de 1881 et meurt trois ans plus tard.