Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, l'entourage du prince-président est tout à fait convaincu que le rétablissement de l'Empire n'est plus qu'une question de temps. Pour concrétiser ce projet, il leur semble nécessaire de rapprocher le prince de son opinion publique : une vaste opération de propagande est organisée.

Louis-Napoléon part le 14 septembre 1852 pour Bourges, Lyon, Marseille, Toulon, Montpellier, Carcassonne et Toulouse. L'accueil de la population est enthousiaste, les arcs de triomphe saluant Napoléon III s'ajoutent aux poésies et chansons à la gloire du futur empereur. Il arrive à Bordeaux le 9 octobre 1852 et y prononce un discours célèbre : "pour faire le bien d'un pays, il n'est pas besoin d'appliquer de nouveaux systèmes mais de donner, avant tout, confiance dans le présent, sécurité dans l'avenir. Voilà pourquoi la France semble vouloir revenir à l'empire." Puis il reprend son 

périple : Angoulême, La Rochelle, Amboise. Il est de retour à Paris le 16 octobre.

Le Sénat est convoqué pour le 4 novembre en session extraordinaire. Le ministre Fould vient y lire le message du prince-président. Conformément à son souhait une proposition de loi visant au rétablissement de l'empire est déposée par dix sénateurs. Le président du Sénat, le prince Jérôme Bonaparte, "obéissant à des scrupules personnels" cède la direction des débats à son premier vice-président, Mesnard.

Le 6 novembre, Troplong lit à la tribune le rapport de la commission chargée d'examiner le texte. La délibération est fixée pour le lendemain malgré l'intervention du Cardinal Mathieu qui objecte qu'il n'est pas d'usage qu'une assemblée siège un dimanche.

Le 7 novembre, la séance est ouverte à midi et demi : deux orateurs prennent la parole dans la discussion générale et deux amendements sont déposés. Le texte est adopté par 85 voix contre 1, celle de Narcisse Vieillard, ancien officier d'artillerie et ancien précepteur du frère de Louis-Napoléon.

Immédiatement après cette approbation, les sénateurs, en grande tenue, partent pour Saint-Cloud présenter au prince-président le résultat de leurs délibérations, escortés par une centaine de cavaliers.

 

Ce sénatus-consulte est soumis les 21 et 22 novembre 1852 à l'approbation du peuple qui l'approuve massivement.

Le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon devient Napoléon III.

Le 22 janvier 1853, Napoléon III annonce son mariage aux bureaux du Sénat et du Corps législatif réunis aux Tuileries. Le 29 janvier, Napoléon III épouse Eugénie de Montijo, comtesse de Téba.