Sur son parcours politique

" Depuis l’âge où mon esprit l’entrevoit, et où j’ai commencé à prendre part aux transformations politiques ou aux fluctuations sociales de mon temps, voici les phases successives que ma conscience a traversées en avançant sans cesse et sans reculer un jour – je me rends cette justice – vers la lumière : 1818, royaliste ; 1824, royaliste libéral ; 1827, libéral ; 1828, libéral socialiste ; 1830, libéral, socialiste et démocrate ; 1849, libéral, socialiste, démocrate et républicain. "
Actes et Paroles (1850)

Sur la mission de l’Assemblée constituante de 1848

" Je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère ! "
Actes et paroles, " Avant l’exil "

Sur le coup d’État du 2 décembre 1851

" Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part. " Choses vues (8 avril 1851)

" Un homme vient de briser la Constitution, il déchire le serment qu’il avait prêté au peuple, supprime la loi, étouffe le droit, ensanglante Paris, garrotte la France, trahit la République. "
Proclamation à l’armée (3 décembre 1851)

Sur l’exil

" La liberté ! Sauvons la liberté ! La liberté sauve le reste. "

" Si jamais les malheurs voulaient qu’il n’y eût plus dans les Assemblées, qu’il n’y eût plus en France que cent hommes de cœur voulant et défendant la liberté, je serais du nombre ; le jour où il n’y en aurait plus que dix, je serai dans les dix ; le jour où il n’y en aura plus qu’un, ce sera moi. "
Choses vues (décembre 1851)

" Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai. "
Déclaration du 18 août 1859 (par laquelle Victor Hugo refuse l’amnistie de Napoléon III)

Pendant l'exilSur le retour en France

" Deux grandes choses m’appellent. La première, la République. La seconde, le danger. Je viens ici faire mon devoir. Quel est mon devoir ? C’est le vôtre, c’est celui de tous. Défendre Paris, garder Paris. Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde. "
Actes et paroles, " Depuis l’exil
" (5 septembre 1870)

Sur le Sénat

Récit par Victor Hugo de son élection au Sénat

Salle des séances du Sénat vue de la place qu'occupait Victor Hugo" Aujourd’hui, élection des sénateurs. Je suis allé à 10 heures au Luxembourg. J’ai voté. On a apporté Louis Blanc souffrant d’un rhumatisme au genou, et accompagné de son médecin, le docteur Faivre. Nous nous sommes serré la main. Gambetta m’a invité à déjeuner.

J’ai accepté. Nous sommes allés déjeuner chez Magny, près de la rue Dauphine. à midi : résultat du premier scrutin. Trois sénateurs : Freycinet, Tolain, Hérold. Ce résultat bizarre vient des intrigues mêlées de Thiers, des bonapartistes, etc. Vive agitation. Les électeurs se réunissent dans l’ancienne salle du trône, en ce moment salle du Conseil municipal. Discussion presque violente. Il reste deux sénateurs à nommer. Le second scrutin va s’ouvrir. Gambetta abandonne Louis Blanc et se rallie à moi. Ernest Lefèvre parle supérieurement. On vote. Je vais voter.

Puis je retourne rue de Clichy où j’annonce ce commencement inattendu de scrutin. Ma voiture me ramène au Luxembourg.

Au moment où j’arrive (4 h) et comme je descends de voiture, un huissier me dit : Prenez garde, Monsieur le Sénateur. Ce mot m’étonne. Je passe outre. Au bas de l’escalier, je trouve Allain-Targé qui me montre un bulletin de pointage et me dit : Vous êtes nommé. Vous avez 115 voix sur 209. En sortant du Luxembourg, immense ovation du peuple, plus grande encore que celle d’hier.

[…] Cette salle du Luxembourg, je ne l’avais pas revue depuis le 25 février 1848. J’en suis sorti alors pair de France. J’y suis rentré aujourd’hui sénateur. "

Choses vues (30 janvier 1876)

Le défenseur des grandes causes

" Ce commencement de fraternité qui s’appelle la tolérance… " Discours pour Voltaire " (30 mai 1878), Actes et paroles, IV

Sur les femmes

" Dans la civilisation actuelle, il y a une esclave. La loi a des euphémismes ; ce que j’appelle une esclave, elle l’appelle une mineure. Cette mineure selon la loi, cette esclave selon la réalité, c’est la femme. "

" Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent ; il faut qu’il cesse. " Extraits de la Lettre du 8 juin 1872 à Léon Richer, rédacteur en chef de L’Avenir des femmes

" L’homme n’est pas à lui seul l’homme : l’homme plus la femme plus l’enfant, cette créature une et triple, constitue la vraie unité de l’unité humaine. Toute l’organisation sociale doit découler de là. Assurer le droit de l’homme sous cette triple forme, tel doit être le but de cette providence d’en bas que nous appelons la loi. "
Actes et paroles, " Depuis l’exil "

" Dans ce siècle qui a pour loi d’achever la révolution française et de commencer la révolution humaine, l’égalité des sexes faisant partie de l’égalité des hommes, […] George Sand meurt, mais elle nous lègue le droit de la femme puisant son évidence dans le génie de la femme. "

Sur le refus de la misère

" La question est dans ceux qui souffrent, dans ceux qui ont froid et qui ont faim. La question est là. "
Discours sur les ateliers nationaux (20 juin 1848)

" La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! oui, cela est possible. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. "
Discours sur la misère (9 juillet 1849)

A propos des Misérables (1862)

" Tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. "

Les Misérables et le jardin du Luxembourg

" Depuis plus d’un an, Marius remarquait dans une allée déserte du Luxembourg, l’allée qui longe le parapet de la Pépinière, un homme et une toute jeune fille presque toujours assis côte à côte sur le même banc à l’extrémité la plus solitaire de l’allée, du côté de la rue de l’Ouest [actuellement rue d’Assas]… "
Les Misérables, troisième partie, livre VI, chap. 1

Gavroche

" Un jour, l’air était tiède, le Luxembourg était inondé d’ombre et de soleil, le ciel était pur comme si les anges l’eussent lavé le matin, les passereaux poussaient de petits cris dans les profondeurs des marronniers, Marius avait ouvert toute son âme à la nature, il ne pensait à rien, il vivait et il respirait, il passa près de ce banc, la jeune fille leva les yeux sur lui, leurs deux regards se rencontrèrent.

Qu’y avait-il cette fois dans le regard de la jeune fille ? Marius n’eût pu le dire. Il n’y avait rien et il y avait tout. Ce fut un étrange éclair.

Elle baissa les yeux, et il continua son chemin. "
Les Misérables, troisième partie, livre VI, chap. 3

Les droits de l’enfant

" Si l’enfant a la santé, l’avenir se portera bien ; si l’enfant est honnête, l’avenir sera bon. "

" Aidons le progrès par l’assistance à l’enfance. "
Paroles de Victor Hugo au " Christmas " de Hauteville House à Guernesey, décembre 1869

" Tous les mardis, je donne à dîner à quinze petits enfants pauvres, choisis parmi les plus indigents de l’île, et ma famille et moi, nous les servons ; je tâche, par là, de faire comprendre l’égalité et la fraternité. "

L’instruction gratuite et obligatoire pour tous

" Messieurs, quand une discussion est ouverte qui touche à ce qu’il y a de plus sérieux dans les destinées du pays, il faut aller tout de suite, et sans hésiter, au fond de la question. […] Pour moi, l’idéal de cette question de l’enseignement, le voici : l’instruction gratuite et obligatoire. Obligatoire au premier degré seulement, gratuite à tous les degrés. L’enseignement primaire obligatoire, c’est le droit de l’enfant qui […] se confond avec le droit de l’État. "

" Voici donc, selon moi, l’idéal de la question : l’instruction publique et obligatoire. […] Un grandiose enseignement public, donné et réglé par l’État, partant de l’école de village et montant de degré en degré jusqu’au Collège de France. […] Les portes de la science toutes grandes ouvertes à toutes les intelligences. Partout où il y a un champ, partout où il y a un esprit, qu’il y ait un livre. Pas une commune sans une école, pas une ville sans un collège, pas un chef-lieu sans une faculté. "
Discours à propos du projet de loi sur l’enseignement (15 janvier 1850)

Discours de Victor Hugo à l'occasion du centenaire de la mort de Voltaire en 1848La liberté d’expression

" Suspendre les journaux, les suspendre par l’autorité directe, arbitraire, violente, du pouvoir exécutif, cela s’appelait coups d’état sous la monarchie, cela ne peut pas avoir changé de nom sous la République […]. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre. "

" Les véritables amis de l’ordre ont toujours été les plus sérieux amis de la presse. "
Actes et Paroles (11 septembre 1848 et 26 mai 1856)

" Le Rappel. J’aime tous les sens de ce mot : rappel de la loi à l’ordre, par l’abolition de la peine de mort ; rappel du peuple à la souveraineté, par le suffrage universel ; rappel de l’égalité, par l’enseignement gratuit et obligatoire. "
Aux cinq rédacteurs-fondateurs du Rappel (25 avril 1869)

En hommage à Rousseau et Voltaire

" On peut dire, dans ce fécond XVIIIe siècle, Rousseau représente le Peuple ; Voltaire, plus vaste encore, représente l’Homme. Ces puissants écrivains ont disparu ; mais ils ont laissé leur âme, la Révolution. "

L’abolition de l’esclavage

A propos du procès de John Brown

Dans sa Lettre aux États-Unis, Victor Hugo écrit :

" Quand on pense aux États-Unis d’Amérique, une image majestueuse se lève dans l’esprit, Washington.
Or dans cette patrie de Washington, voici ce qui se passe en ce moment :

Il y a des esclaves dans les États du Sud, ce qui indigne, comme le plus monstrueux des contresens, la conscience logique et pure des États du Nord. Ces esclaves, ces nègres, un homme blanc, un homme libre, John Brown, a voulu les délivrer. […] John Brown, abandonné, a combattu ; avec une poignée d’hommes héroïques, il a lutté ; il a été criblé de balles, ses deux jeunes fils, saints martyrs, sont tombés morts à ses côtés, il a été pris. […] John Brown, pris, vient d’être jugé avec quatre des siens, Stephens, Copp, Green et Coplands.

Quel a été ce procès ? Disons-le en deux mots :

John Brown, sur un lit de sangles, avec six blessures mal fermées, un coup de feu au bras, un aux reins, un à la poitrine, deux à la tête, entendant à peine, saignant à travers son matelas, les ombres de ses deux fils morts près de lui ; ses quatre coaccusés blessés se traînant à ses côtés, Stephens avec quatre coups de sabre ; la "justice" pressée et passant outre ; un attorney Hunter qui veut aller vite, un juge Parker qui y consent, les débats tronqués, presque tous les délais refusés, production de pièces fausses ou mutilées, les témoins à décharge écartés, la défense entravée, deux canons chargés à mitraille dans la cour du tribunal, ordre aux geôliers de fusiller les accusés si l’on tente de les enlever, quarante minutes de délibération, trois condamnations à mort. […]

Lorsqu’on réfléchit à ce que Brown, ce libérateur, ce combattant du Christ, a tenté, et quand on pense qu’il va mourir, et qu’il va mourir égorgé par la République américaine, l’attentat prend les proportions de la nation qui le commet. […]

Au point de vue moral, il semble qu’une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat de la Délivrance par la Liberté. […] Oui, que l’Amérique le sache et y songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus. "

L’abolition de la peine de mort

" Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile : nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore : l’inviolabilité de la vie humaine. "
Actes et Paroles, " Avant l’exil "

" L’échafaud est un crime permanent. C’est le plus insolent des outrages à la dignité humaine, à la civilisation, au progrès. "
Guernesey, 4 février 1865

" Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-là, utilisez-là ; vous n’aurez plus besoin de la couper. "
in Claude Gueux

L’amnistie

" Si vous acceptez la grande solution, la solution vraie, l’amnistie totale, générale, sans réserve, sans condition, sans restriction, l’amnistie pleine et entière, alors la paix naîtra, et vous n’entendrez plus rien que le bruit immense et profond de la guerre civile qui se ferme.

[…] La guerre civile est une faute. Qui l’a commise ? Tout le monde et personne. Sur une vaste faute, il faut un vaste oubli. Ce vaste oubli, c’est l’amnistie. "
Discours pour l’amnistie, Sénat (28 février 1879)

La politique

Le suffrage universel

" Le suffrage universel, en donnant un bulletin à ceux qui souffrent, leur ôte le fusil. En leur donnant la puissance, il leur donne le calme. "

" Ce qui sort du suffrage universel, c’est la liberté, sans nul doute, mais c’est encore plus le pouvoir que la liberté ! Le suffrage universel, au milieu de toutes nos oscillations orageuses, crée un point fixe. Ce point fixe, c’est la volonté nationale légalement manifestée ; la volonté nationale, robuste amarre de l’État, ancre d’airain qui ne casse pas et que viennent battre vainement tour à tour le flux des révolutions et le reflux des réactions ! "

La légitimité institutionnelle

Première page du supplément illustré du Petit Journal (28 août 1893)"Crèvera ! Crèvera pas ! " dessin de Daumier commentant les événements du 16 mai 1877" La République est une idée, la République est un principe, la République est un droit. La République est l’incarnation même du progrès. " Choses vues (18 juillet 1851)

" La République affirme le droit et impose le devoir. " Choses vues (7 juin 1884)

" Oui, à cette heure, l’esprit de gouvernement est dans l’opposition, et l’esprit de révolution est dans le gouvernement. […] Oui, soyez le gouvernement. Arrêtez net cette étrange insurrection du 16 mai. […] Le Sénat, en rejetant la dissolution, rassure la patrie et prouve qu’il est nécessaire. " Discours contre la dissolution, Sénat, 12 juin 1877

Le bicamérisme

" La France gouvernée par une assemblée unique ; c’est-à-dire l’océan gouverné par l’ouragan. " Choses vues (4 novembre 1848)

" L’institution d’une assemblée unique me paraît si périlleuse pour la tranquillité et la prospérité d’un pays que je n’ai pas cru pouvoir voter une constitution où ce germe de calamités est déposé. Je souhaite profondément que l’avenir me donne tort. "

Le visionnaire universaliste

" Unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle ! Vive la République universelle ! "
Actes et Paroles, " Avant l’exil " (2 mars 1848)

" Ô République universelle,
Tu n’es encore que l’étincelle,
Demain tu seras le soleil !
"
" Lux ", in Les Châtiments

Les congrès de la paix

Victor Hugo préside le Congres international de la paix réuni à Paris, en 1849" … Et c’est là, pour ma part, le but auquel je tendrai toujours, extinction de la misère au dedans, extinction de la guerre au dehors. "

" Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. "
Discours d’ouverture du Congrès de la paix (21 août 1849)

Carte d'Europe dressée par Desbuissons - Géographe, Paris, 1877Les États-Unis d’Europe

" Je voudrais signer ma vie par un grand acte, et mourir. Ainsi, la fondation des États-Unis d’Europe. "
Note de 1876-1878, in Océan, Œuvres complètes, Laffont, coll. "Bouquins", p. 294

" Plus de frontières ! Le Rhin à tous ! Soyons la même République, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! "
Discours à l’Assemblée nationale (1er mars 1871)

Sur la France et l’Allemagne

" La France et l’Allemagne sont essentiellement l’Europe. L’Allemagne est le cœur ; la France est la tête.
L’Allemagne et la France sont essentiellement la civilisation. L’Allemagne sent ; la France pense.
"

Sur la fraternité franco-italienne

" Italiens, c’est un frère obscur, mais dévoué qui vous parle.

Défiez-vous de ce que les congrès, les cabinets et les diplomaties vous préparent. […] Italiens, la fédération des nations continentales sœurs et reines, et chacune couronnée de la liberté de toutes, la fraternité des patries dans la suprême unité républicaine, les Peuples Unis d’Europe, voilà l’avenir. "
Actes et Paroles (26 mai 1856)

Sur la Serbie

" Il devient nécessaire d’appeler l’attention des gouvernements européens sur un fait tellement petit, à ce qu’il paraît, que les gouvernements européens semblent ne point l’apercevoir. Ce fait, le voici : on assassine un peuple […] tout près de nous, là, sous nos yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine, on égorge les pères et les mères, on vend les petites filles et les petits garçons. […] Ce qui se passe en Serbie démontre la nécessité des États-Unis d’Europe. "
Actes et Paroles (29 août 1876)

Sur les États-Unis d’Europe et les États-Unis d’Amérique

Statue de la Liberté du jardin du Luxembourg" Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu ! "
Discours d’ouverture du Congrès de la paix, Paris (21 août 1849)

Le 29 novembre 1884, Victor Hugo visite l’atelier du sculpteur Bartholdi qui vient d’achever la statue de la Liberté éclairant le monde, cadeau de la France aux États-Unis. Le poète prononce alors ces paroles :

" Oui, cette belle œuvre tend à ce que j’ai toujours aimé, appelé : la paix. Entre l’Amérique et la France – la France qui est l’Europe – ce gage de paix permanent. Il était bon que cela fût fait. "

Sur la monnaie unique

" Une monnaie continentale, à double base métallique et fiduciaire, ayant pour point d’appui le capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de deux cents millions d’hommes, cette monnaie, une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes variétés monétaires d’aujourd’hui, effigies de princes, figures des misères, variétés qui sont autant de causes d’appauvrissement ; car dans le va-et-vient monétaire, multiplier la variété, c’est multiplier le frottement ; multiplier le frottement, c’est diminuer la circulation. En monnaie, comme en toute chose, circulation, c’est unité. "
Actes et paroles, " Pendant l’Exil " (24 février 1855)