Suite aux travaux qu'elle a conduits sur la restitution des biens culturels entre 2019 et 2022, la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat a souhaité compléter sa réflexion sur la coopération internationale dans le domaine du patrimoine en décidant le lancement d'une mission d'information consacrée à la question de l'expertise patrimoniale internationale française.

Pourquoi ce contrôle ?

La mission d’information sur les restitutions de biens culturels appartenant aux collections publiques, présidée par Catherine Morin-Desailly et dont Max Brisson et Pierre Ouzoulias étaient les co-rapporteurs, avait mis en évidence que les restitutions ne constituaient qu’un volet de la coopération internationale dans le domaine patrimonial, notamment pour ce qui concerne les musées et l’archéologie. Les auteurs estimaient essentiel de renforcer la coopération de la France dans ces domaines afin de défendre la vision universaliste de nos musées. Ils avaient notamment fait des propositions destinées à accroître le partage des collections et à promouvoir l’expertise muséale française à l’international.

La commission de la culture estime que l'expertise patrimoniale de la France constitue non seulement un enjeu de diplomatie d'influence, mais également un enjeu éthique.

L'objectif de la présente mission d'information est de faire le point sur le niveau de cette expertise et ses modalités d'organisation, ainsi que son adaptation aux attentes des pays tiers.

Quels constats et recommandations ?

Si la France dispose de véritables atouts à faire valoir sur la scène internationale en matière d’expertise patrimoniale, il lui reste des progrès à accomplir pour organiser son offre d’expertise et améliorer le déploiement de celle-ci à l’international.

Les rapporteures sont convaincues qu’il s’agit d’un enjeu stratégique majeur d’un point de vue aussi bien diplomatique qu’économique. Elles estiment qu’un pilotage plus stratégique du dispositif, une meilleure coordination et un suivi plus étroit de l’action des nombreux protagonistes de l’action internationale dans le domaine du patrimoine sont indispensables pour permettre à la France de trouver sa place dans ce marché hautement concurrentiel et d’y déployer une stratégie d’influence propice à ses intérêts, alors que son rayonnement culturel se trouve de plus en plus disputé.

À cette fin, les rapporteures ont formulé treize recommandations dans le but d’améliorer la coordination stratégique du dispositif, de permettre à la France de gagner en agilité, d’adapter les moyens financiers et humains à l’enjeu, de faciliter la prospection et de mieux connaitre et promouvoir l’offre d’expertise française.