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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2024

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 127 , 128 , 132)

N° I-1163 rect. bis

25 novembre 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

Mme GUHL, MM. Grégory BLANC et DOSSUS, Mme SENÉE, MM. BENARROCHE, DANTEC, FERNIQUE, GONTARD et JADOT, Mme de MARCO, M. MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. PARIGI, Mme PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SOUYRIS et Mélanie VOGEL


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 5 QUINDECIES


Après l’article 5 quindecies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I – Au premier alinéa du 1° du I  de l’article 199 terdecies-0 A du code général des impôts, le taux : « 18 % » est remplacé par le taux : « 25 % ».

II – Le second alinéa du 1° du IV de l’article 199 terdecies-0 A du code général des impôts est supprimé.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

Cet amendement vise à prolonger le taux à 25% de l’incitation fiscale à la prise de capital auprès des PME et des entreprises solidaires agréées ESUS. 

L’expérience de ces dernières années nous a  prouvé l’efficacité de la majoration du taux à 25%. L’investissement au capital des ESUS l'illustre  parfaitement : après avoir chuté de 38% en 2018 à la suppression de l’ISF, il a connu un bond en  2020 au retour du dispositif, avec une hausse de plus de 20% (chiffres issus des Zooms de la finance  solidaire de FAIR). Il ne faut ainsi pas sous-estimer l’incitation créée par ces taux majorés, qui jouent  un rôle capital dans la décision d'investir des particuliers.

Le dispositif a un coût mesuré : en 2022, les dépenses fiscales liées aux réductions d’impôt pour la  souscription en numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital des PME était estimé  à 57M€ (chiffres issus des observations définitives de la Cour des Comptes sur l’épargne  réglementée 2016-2021). Cela représente une différence d’environ 16M€ entre un taux à 18% et  un taux à 25%. Pour les ESUS seules, la dépense fiscale est estimée à 10M€. 

En parallèle, en  permettant aux PME et aux ESUS d’avoir accès à des financements en fonds propres, l’incitation  fiscale leur permet de maintenir et de développer des activités économiques sur les territoires,  ainsi que des activités à fort impact social et environnemental, ce qui a un impact budgétaire positif.

Un prolongement du taux à 25% du taux de réduction de l’impôt sur le revenu pour les  investissements réalisés dans des PME, notamment agréées ESUS, permettrait de continuer d'inciter l’investissement de particuliers dans ces sociétés à forte utilité sociale et au rendement  financier limité. 

En raison des délais de notification à la Commission européenne, le taux bonifié  prend chaque année un retard d’application qui rend plus difficile la collecte d’épargne solidaire.  La bonification de ce taux ne devrait donc pas être annuelle, mais pluriannuelle, jusqu’à 2025  comme le permet la décision de la Commission européenne. Cela garantirait une stabilité et une  meilleure visibilité, permettant aux entreprises ESUS de mieux planifier leurs levées de fonds.

Cet amendement a été proposé par FAIR



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.